L'histoire :
Et voilà, Monsieur Blaireau et Madame Renarde sont définitivement installés en couple, dans le même terrier. Ce jour là, Glouton et Carcajou, les enfants Blaireau, jouent en compagnie des enfants Martre et Loutre. Ils font un concours de plongeons dans les feuilles mortes… un concours que remporte haut la main Carcajou. Jusqu’à ce qu’arrive Roussette, la fille de madame Renarde, qui a l’idée de construire un bateau. Un peu déçu de voir l’idée de Roussette emporter l’adhésion, Carcajou suit la troupe bon gré mal gré, jusqu’au terrier. Là, Marguerite Renarde prépare une salade d’escargots, en retirant scrupuleusement la coquille. Cette recette n’est pas du goût d’Edmond Blaireau, qui préfère quand ça craque sous la dent. Peu importe, les enfants prennent des outils et filent au bord de la rivière. Là, Roussette veut construire un bateau à voile… une idée saugrenue pour Carcajou : si le vent vient de face, ça va freiner le bateau : mieux vaut faire un kayak et profiter du courant. Les deux enfants ont leur petit caractère et s’arcboutent sur leurs arguments. Il est donc décidé que chacun ferait son bateau et qu’une grande course permettra de départager celui qui avait raison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Désormais concubins, Edmond et Marguerite, respectivement Blaireau et Renarde, ont trouvé leur rythme de croisière et leur équilibre de couple. Mais les jeux des enfants, qu’ils soient du même sang ou de fratries distinctes, n’ont pas fini de susciter les tensions. Cette fois, il n’est toutefois plus question d’exclusion ou d’acceptation de l’autre, du au contexte de famille recomposée. Le sujet de l’histoire pourrait très bien prendre ses racines au sein d’une famille « classique », ou entre copains. Le nœud de la discorde : Roussette et Carcajou rivalisent autour du concept de la construction d’un bateau. Une idée comme une autre, qui sert de prétexte à Brigitte Luciani, la scénariste de cette série tout public, pour mettre en exergue les problèmes découlant d’un surplus d’orgueil et l’antidote de la tolérance. On ne révèlera pas ici le gagnant de la course pour maintenir le suspens, mais reconnaissons à l’auteur de savoir manier la juste morale. Ces petits récits vertueux (32 planches) ne connaitraient pas un tel succès (aujourd’hui traduite en plus de 10 langues, la série est également recommandée par l’Education Nationale), sans le visuel tendre et délicat d’Eve Tharlet. Sous les pastels de l’artiste, les protagonistes animaux sont vraiment trognons, tous autant qu’ils sont. Il va d’ailleurs falloir songer à en faire des peluches… Juste un bémol, plus présent dans ce troisième volume que lors des précédents : il est souvent difficile de distinguer les blaireaux entre eux.