L'histoire :
Cela fait à présent un mois que Marguerite Renarde et sa fille Roussette sont venus habiter chez Edmond Blaireau et ses deux fils Glouton et Carcajou. Si au début les relations entre les 3 enfants n’ont pas été évidentes, ils s’entendent désormais comme larrons en foire. Notamment, ils s’apprennent à présent des insultes rigolotes : truffe morveuse ! Prout de putois ! Ou ils aménagent leur cabane commune dans une souche d’arbre, avec des hamacs. Bien sûr, il reste quelques sujets de tension… Par exemple, Roussette a du mal à admettre que sa mère considère Glouton et Carcajou comme ses enfants. En outre, elle a l’impression qu’Edmond la gronde bien plus que ses fils. Il faut dire qu’elle n’est pas la dernière à proposer des bêtises : elle réveille ses demi-frères pour une balade nocturne jusqu’à la cabane ! En cours de route les enfants se font très peur : dans l’obscurité sont tapis hiboux, chauves-souris et soudain… un inconnu les appelle ! Après une seconde d’épouvante, Roussette reconnait son papa ! Toujours en balade, ce dernier est venu faire un petit coucou à sa fille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bourré de qualités, le premier épisode s’était imposé comme une belle surprise, à la fois intelligente, sensible et universelle. Il s’agissait de la belle histoire zoomorphique de deux familles monoparentales qui dépassent leurs différences pour fonder un foyer commun. Une histoire pleine de tendresse pour les enfants, une métaphore subtile pour les parents. L’excellente surprise passée, on était en droit de se demander si le concept supporterait d’être décliné en série. Très simplement, Brigitte Luciani remet en selle sa petite famille recomposée et décline les sujets inhérents à une telle situation. Il s’agit par exemple pour Roussette Renarde de la légitimité de l’autorité de son beau-père, et du partage de la tendresse maternelle. Quand au retour du papa, il ne ternit point la reconstruction du bonheur et n’apparait que pour évoquer subtilement les raisons de la séparation. En effet, Brigitte Luciani trouve en la matière un consensus à la fois explicite, universel et d’une rare intelligence : le papa est parti pour « découvrir de nouveaux territoires, il ne tient pas en place » ! Implacable. Eve Tharlet réitère quand à elle un talent graphique déjà mainte fois éprouvé dans ses livres d’illustrations jeunesse. Les trait des personnages sont doux et joviaux, les décors sont enchanteurs, tendres et bucoliques, la colorisation pastelle et éthérée… Un hymne à la famille et au bonheur, à lire à tout âge, dès le plus jeune âge !