L'histoire :
Le fond de l'air est embrumé en cette nuit de pleine lune. Le hérisson toussote et Anatole s'interroge sur son état de santé. Philémon n'est pas loin. Lui aussi trouve cette fumée très étrange. L'air devient presque irrespirable. Barthélémy, le puisatier, le rejoint dans cet air vicié. Soudain, ils entendent toussoter dans le lointain. Il s'agit vraisemblablement d'un appel au secours. Un homme étouffe, Philémon et Barthélémy l'aident à se sortir de cette fumée. Seulement voilà : l'homme est sauf mais il demande surtout à ses deux sauveurs d'aider aussi la lokoapattes. Philémon se demande ce que c'est que cette bête là ! L'homme explique que la lokoapattes est embourbée, il a besoin de cordes et de perches pour l'en sortir. Voilà donc une drôle de machine qui marche avec des pattes et fonctionne à la vapeur d'imagination. Philémon rentre chez lui afin de récupérer le matériel nécessaire au sauvetage de la loco. Hector, son père, lui demande ce qu'il fabrique, mais il ne comprend rien à ses explications. Il décide alors de l'accompagner...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un album qui s'est fait attendre… En effet, cette histoire commencée il y a plus de 20 ans par Fred est restée, pour certaines raisons, un long moment inachevée. Fred a réussi à finaliser (ou presque) cette dernière aventure de son célèbre personnage Philémon. Il boucle ainsi cette série devenue culte depuis plus de 40 ans. On ne peut que se réjouir déjà de cette sortie inespérée, car Fred lui-même n'était pas certain de pouvoir tenir sa promesse d'un tome 16 de Philémon. Finalement, au train où sont allées les choses, Fred nous embarque à bord d'une machine comme lui seul sait les imaginer, une « lokoapattes » qui fonctionne à la vapeur d'imagination. C'est justement cette imagination qui fait défaut ici et que Philémon, Barthélémy et Félicien vont devoir fournir pour l'aider à repartir dans le tunnel imaginaire. L'histoire commence à la sauce habituelle de Fred, avec les ingrédients qui ont fait son succès, imagination, poésie et fantasmagorie. Les personnages sont toujours en place avec, dans les dernières planches, une légère naïveté dans le trait qui rappelle celui de ses débuts dans Philémon avant la lettre. La conclusion de l'histoire n'est pas le plus important, car Fred n'aime pas le mot « fin » dans une histoire. Ce qui est important, c'est ce qui se passe tout au long de l'aventure et les rencontres étranges que font les personnages. La boucle est bouclée, si l'on peut dire, avec une pirouette finale peu originale, mais qui laisse justement au lecteur une grande liberté d'imagination. Chapeau l'artiste !