L'histoire :
Le 11 septembre 2001, John Geb est un pompier rescapé de l’effondrement des tours jumelles à Ground Zero. Ce jour là, il sauve la vie d’une jeune femme qui le retrouve et le remercie, 10 ans plus tard, au sein de l’hôpital où il officie en tant que médecin urgentiste. Ce même jour, John s’attend à tout sauf à voir débarquer son fils Ethan, gravement blessé sur une civière. Quelques mois plus tôt, Ethan l’avait énormément déçu : il s’était fait coffrer pour un important trafic de drogue. Puis il s’était évadé en compagnie d’autres gros bras et John n’avait plus de nouvelles depuis lors. Aujourd’hui, dans le stress de l’intervention urgente, il apprend des autorités que son fils a été victime d’une rocket ! Au moment de l’explosion, Ethan discutait avec un autre homme dans une voiture. Tandis que l’état d’Ethan est stabilisé dans un bloc connexe, le partenaire meurt sous les bistouris de John. Le FBI fait le forcing pour assister, au plus près, au décès de la victime. Bizarrement, dans les secondes qui précèdent son trépas, un agent plaque d’étranges lunettes sur son visage… Plus tard, grâce à une caméra de surveillance, John apprend que ces lunettes sont le fruit d’une technologie high-tech qui permet d’enregistrer le film de la vie d’un homme sur le point de mourir. Grace à ce film, ils vont assister au tir de rocket et voir sa provenance. Tout en continuant à jouer l’espion, John apprend deux nouvelles. La bonne : son fils était en fait un agent infiltré au sein d’une organisation terroriste. Il y en a aussi une autre, aussi stupéfiante que très mauvaise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En point de départ de ce diptyque d’action et d’anticipation, le scénariste Alcante a eu l’idée d’exploiter la « légende » qui veut qu’un homme qui se meurt voit défiler toute sa vie en quelques secondes (légende, car personne n’a jamais corroboré cette version…). Imaginons tout d’abord une technologie qui permette de capturer in extenso les données de ce « film », en accéléré. Imaginons ensuite que ces données soient susceptibles de sauver des milliers de vies humaines… à la condition – donc – de tuer celui qui va délivrer les informations capitales à travers ses souvenirs ! Ah ah : on ne vous l’avait jamais fait ce dilemme éthique là ! Dans le genre « science sans conscience » à double tiroir réciproque, voilà une problématique riche en potentiel de développements. A travers ce synopsis explosif et sa mise en place solidement rythmée, on retrouve bien tout le pragmatisme d’Alcante pour entrer dans le cœur de son sujet. Certes, il y a bien quelques commodités narratives (les deux agents FBI confient leur délicate besogne de manière exhaustive à la caméra de surveillance…), mais c’est au profit d’une véritable intrigue coup de poing, jonchée de rebondissements. Le dessin est assuré par un routier du registre d’action, Andréa Mutti, qui livre une partition graphique nettement plus appliquée que pour ses récents SAS ou Syndrômes de Caïn. Hameçonnés, on est rudement curieux de savoir comment tout cela va finir. Ça tombe bien : le tome 2 est déjà annoncé pour la fin 2010.
