L'histoire :
Lors d’une conférence secrète et sous-marine du groupe Bilderberg, réunissant les puissants de la planète, le Ministre de l’Intérieur américain a été tué. L’inspecteur McKee, ainsi que les agents Ethan Geb et Ana Johansson font rapidement leur rapport au Président. Son casque de traduction comportait un poison, ainsi que la technologie « Re-Mind », qui permet d’enregistrer toute une vie de souvenirs dans les quelques secondes suivant la mort d’un individu. L’organisation terroriste Ciel noir dispose donc désormais des codes nucléaires et connait les innovations militaires les plus secrètes. L’enquête s’annonce difficile, étant donné l’importance et la répartition des témoins : interroger Bill Gates et consort n’a rien d’évident… C’est alors qu’un curieux évènement apparemment sans rapport se produit : des centaines de cétacés vont s’échouer tous en même temps sur certaines plages, comme désorientés. Les autorités ignorent alors que Ciel noir, piloté depuis une plateforme pétrolière au large de l’Alaska par la puissante Elsa Bowl, est en train de prendre le contrôle d’une arme révolutionnaire et surpuissante, Haarp. Pendant ce temps, Geb et Johansson poursuivent à Hong Kong leur mission à hauts risques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine de cette série d’action, d’espionnage et d’anticipation – une sainte trinité narrative qui s’harmonise fort bien – se trouve la technologie Re-Mind. Révolutionnaire, pour ne pas dire disproportionnée, celle-ci permet d’enregistrer le « film de vie » d’un individu au moment de sa mort. L’extravagance de cette invention est toutefois contenue par le scénariste Alcante, qui sait judicieusement ne pas abuser des aspects futuristes et grand-guignolesques de la chose. Les souvenirs enregistrés nourrissent ici une intrigue d’espionnage à hautes tensions : des terroristes prennent le contrôle de puissantes armes militaires et menacent de changer l’ordre mondial. A leur tête, Elsa Bowl est de la trempe des « méchants cérébraux » comme on en croise dans les classiques du 9ème art (Borg dans Lefranc ou Olrik dans Blake et Mortimer). Or vue la manière dont l’intrigue présente les « gentils » (soit les puissants qui régissent actuellement notre planète), on se demande dans quelle mesure ce ne serait pas un bienfait pour l’humanité… Alcante évite donc tout manichéisme et teinte largement sa série de réflexions géopolitiques, sans oublier les scènes d’action induites par cette problématique. La série serait tout à fait palpitante si le dessin « mécanique » d’Andréa Mutti accordait plus d’empathie pour les personnages. Leurs visages montrent en effet peu d’expressivité, malgré une mise en scène réussie aux séquences bien marquées…