L'histoire :
Ce week-end, le lycée a organisé une soirée en boîte. Valentine a un coup de bol : elle arrive en même temps qu'une des organisatrices, qui la fait rentrer gratos. Ce qu'elle ne saura que le lendemain, c'est qu'un de ses potes, un Black, va se faire refouler. Officiellement, sa tenue n'est pas correcte. Puis c'est parce que la boîte est pleine, alors que d'autres gens entrent en même temps, que les videurs le bloquent... C'est évident qu'il s'agit d'une discrimination raciale. Son pote n'en fait pas toute une histoire, mais pour Valentine et Yamina, ça ne passe pas. Elles vont en parler au responsable du journal du lycée, mais c'est un frileux, pour ne pas dire un lèche-cul. Parler de ce qui pourrait déranger n'est pas dans ses plans. Pas grave, les deux filles, qui éditent un fanzine manga, utiliseront leur auto-production pour protester...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Valentine grandit et ses aventures quotidiennes murissent, comme elle. La chronique d'une adolescente devient maintenant celle d'une jeune adulte, dont la gentillesse se transforme en d'autres valeurs, comme l'affirmation de soi, la générosité et la solidarité. Comme depuis le début de la série, la narration s'appuie sur de bons dialogues. Les interactions qui lient la bande de lycéens sont au cœur du récit et on retrouve avec plaisir les stéréotypes de cet âge. Entre la petite mignonne qui ne pense qu'à ses sapes pour aller draguer et le grand tout gauche, au visage marqué par l’acné, pas méchant, mais qui ne comprend pas que son coup de foudre pour Valentine est voué à l'échec, on se dit que Vanyda n'a pas son pareil pour croquer les jeunes lycéens. Son récit offre un bon équilibre entre les scènes légères (les crises de rire entre potes pour des futilités) et d'autres plus profondes, qui abordent des thèmes particulièrement importants de la jeunesse. Les sentiments complexes qui résultent de la séduction, les relations aux adultes et en particulier avec les parents, trouvent naturellement leur place au gré des événements. La scène qui conclut l'album est particulièrement belle. La jeune fille, qui vient de passer une nuit avec un type rencontré la veille à une fête, se met à penser au grand absent de sa vie : son père. Notons aussi le travail remarquable de colorisation (à l'origine, la série a été publiée en noir et blanc), qui vient renforcer l'aspect poétique de quelques scènes dénuées de dialogues. Loin d'être superficielle, cette série est à l'image de son héroïne : sensible sans tomber dans la sensiblerie.