L'histoire :
L’aventurier Wayne Shelton ancre son voilier dans la rade touristique de Buenos Aires, « une des plus belles villes du monde ». Il y accompagne son amie et amante Honesty, qui a signé un contrat d’un mois pour un show de pickpocket dans un grand hôtel. Mais dès leur premier dîner en ville, la police tombe sur le paletot de Shelton. En effet, la dernière fois qu’il est venu dans ce pays, il y a quarante ans, une plainte a été déposée à son encontre, pour viol et rupture de promesse de mariage sur Pilar de Asuncion. Celle-ci est la fille d’un gros exploitant bovin et sénateur fédéral. Wayne reconnait certes avoir eu une relation avec Pilar, mais il dénie le viol et la promesse de mariage. Néanmoins, ces exactions sont passibles de 30 ans de prison et en attendant le procès, sa caution est de la valeur de son compte en banque : 3,5 millions de dollars. Wayne sort de chez le juge en rage. Il est aussitôt contacté par Pilar, qui lui donne immédiatement rendez-vous. Celle-ci lui explique qu’elle retirera sa plainte si Wayne l’aide à retrouver un petit curé de campagne, le Padre Jacinto, qui se cache dans une région reculée de la Pampa. Celui-ci s’est enfui avec un billet de loterie gagnant, d’une valeur de 100 millions de pesos, laissant deux cadavres derrière lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après quelques épisodes catastrophiques scénarisés par Thierry Cailleteaux, Jean Van Hamme est donc officiellement revenu aux manettes de Wayne Shelton, série qu’il a créée en 2001. Depuis le temps, le moustachu héros n’est donc plus quinqua, mais plutôt sexagénaire, comme nous le confirme la problématique qui se pose d’emblée à lui : il y a 40 ans, à l’âge de 20 ans, il aurait violé une jeune argentine (roôôh !). Rassurez-vous, ce n’est pas vrai (ouuuf). C’est un plan ourdi par la pseudo-violée, pour le soumettre à un chantage aussi odieux que rocambolesque : afin d’être épargné par de lourdes sanctions judiciaires, Shelton doit retrouver un curé de campagne qui possède un billet de loterie gagnant et qui a laissé deux cadavres derrière lui. Or ledit Padre se planque dans la « Pampa », une région réelle d’Argentine dont le manque d’attrait touristique a forgé la célèbre expression. Une fois accepté (gloups) le postulat de cette intrigue tarabiscotée, l’aventure se laisse suivre comme un divertissement de série B acceptable, correctement rythmé, à défaut d’être tout à fait subtil au niveau des rebondissements (coucou, Honesty surgit quand il faut ; et vas-y que je m’assoie sur un gros paquet de dollars parce que je suis un héros au grand cœur…). Le dessin est une fois de plus assuré par le vétéran du 9ème art qu’est Christian Denayer, qui délivre une partition sérieuse étayée par beaucoup d’automatismes.