L'histoire :
A 19 ans, Wayne Shelton s'est engagé dans les berets verts. Spécialisé en génie et maniement d'explosifs, il dirige une équipe composée à 90% de Sud-Vietnamiens. Leur mission : des parachutages derrière les lignes ennemies pour saboter des caches de munitions et des ponts stratégiques. Infiltrés dans la jungle, ils vivent au rythme des raids et des embuscades. Leur objectif ultime : rallier les lignes américaines ou, en dernier recours, se constituer prisonniers à la tristement célèbre prison de Hao Lo, près d'Hanoï. Après une mission périlleuse couronnée de succès, l'équipe de Shelton se retrouve à Saïgon quelques jours avant l'arrivée des forces armées communistes du Front national de libération du Sud-Vietnam. Dans la panique de l'évacuation, un colonel confie à Shelton et ses lieutenants une mission ultime : tendre un piège à un fourgon de la banque centrale du Sud-Vietnam. Selon le colonel, le butin permettra de soutenir les familles des soldats tombés au front. Le jeune Shelton, naïf et influencé par l'urgence de la situation, accepte l'ordre sans sourciller. Son équipe attaque donc le fourgon et s'empare de son précieux contenu. Mais quelques heures plus tard, la trahison se révèle : les deux lieutenants de Shelton sont froidement exécutés par le colonel lui-même. Shelton, pris en otage, est forcé de conduire le camion vers le Cambodge, où son destin funeste est déjà scellé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après sept longues années d'attente, Wayne Shelton est de retour dans un 14ème opus qui, malheureusement, risque de laisser les fans sur leur faim. Le scénario, classique et sans surprise, peine à captiver le lecteur, qu'il soit un fidèle de la série ou un nouveau lecteur. L'intrigue nous entraîne sur les traces de Wayne au Vietnam, où il part à la recherche d'un trésor caché par un colonel américain durant la guerre. Accompagné de ses deux lieutenants, il se lance dans une mission périlleuse dans la jungle cambodgienne. Malgré le talent de Jean Van Hamme, scénariste originel de la série, le récit manque de profondeur et de crédibilité. Les dialogues sont parfois simplistes, les personnages caricaturaux et les rebondissements prévisibles. On a l'impression de revivre une histoire déjà racontée, sans aucune originalité ni renouvellement. Heureusement, le dessin de Christian Denayer vient relever le niveau. Son trait réaliste et détaillé nous plonge dans l'atmosphère suffocante de la jungle vietnamienne. Les paysages sont saisissants, les scènes d'action dynamiques et les personnages expressifs. C'est indéniablement le point fort de cet opus, qui sauve un peu la mise. Retour à Saïgon est donc décevant. Ce rebond ne parvient pas à égaler ses prédécesseurs. Le scénario convenu et sans surprise est sauvé par un environnement graphique de qualité, mais il ne comblera sans doute pas les lecteurs les plus exigeants.
