L'histoire :
Bruxelles, début des années 70. James Fawcett, jeune commissaire européen, et sa femme Domenica viennent tout juste d’avoir une petite fille du nom de Luisa. Domenica est une fille du clan Malaforte, une famille italienne qui règne d’une poigne de fer sur les rues de New York. A peine sortie de la maternité, leur voiture se fait attaquer et Domenica meurt sur le coup, laissant James seul avec la petite fille. Quarante ans plus tard, Giambatista, le cousin de Domenica, est tué dans sa voiture alors qu’il était sur le point d’accéder au poste de capo di tutti capi. Le rescapé de la famille Malaforte, Don Césario, va mandater Wayne Shelton pour retrouver Luisa, la fille de Domenica disparue 40 ans plus tôt et qui serait l’héritière de la famille. Shelton, accompagné de la magnifique mais néanmoins dangereuse Honesty Goodness, vont devoir traverser la Sicile, la Belgique et l’Angleterre pour retrouver la trace de Luisa. Poursuivi par les lieutenants voulant prendre la place de capo, Shelton va trouver une connexion entre James Fawcett et les parents d’Honesty, ce qui va plonger cette dernière dans les secrets de sa propre famille. Une boîte de pandore qui va bouleverser notre belle Honesty et compliquer la tâche de Shelton...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aaaaah sacré Van Hamme ! A 78ans, le papa de Largo Winch et de XIII, pour ne citer que ces deux hénaurmes séries, en a encore sous la pédale. Dans ce nouvel opus, nous laissons de côté l’espionnage au Moyen Orient pour plonger dans le grand banditisme de la Mafia italienne. L’arbre généalogique en début de livre est à apprendre par cœur pour ne pas être largué dans les premières planches. C’est d’ailleurs une des spécialités de Van Hamme : complexifier l’histoire par un bon nombre de personnages. Une mise en bouche un petit peu longue, mais nécessaire pour poser les bases de cette famille qui a la fâcheuse tendance de voir ses membres se faire éliminer. Par un petit tour de passe-passe que l’on résumera par « le hasard fait bien les choses », l’atout charme de la série, le personnage Honesty, ne fait pas que de la figuration mais en devient le cœur. Malgré un ou deux petits raccourcis scénaristiques qui ne gênent en rien la compréhension de l’histoire, le scénario est léché. Comme à son habitude, Van Hamme distille à bon escient bon nombre de rebondissements qui remettent du pep’s dans l’histoire et qui renvoient nos certitudes à leurs chères études. Et ce n’est pas pour nous déplaire ! Son complice Christian Denayer, malgré un découpage des planches des plus traditionnels, nous livre un album de qualité. Aucune faute dans les personnages et les paysages. Les émotions passent à travers les visages des personnages et la vitesse est bien représentée dans les phases d’actions. Ce nouvel opus a tout pour plaire. Un sujet intéressant sur la mafia, un scénario avec de multiple rebondissement, un personnage principal charismatique et bagarreur, ainsi qu’une touche de charme. En lisant ces cases, vous vous surprendrez surement à prendre l’accent italien que l’on colle aux parrains dans film de série B et entendre au loin le thème principal du film de Nino Rota. Buona bacio di Sicilia.