L'histoire :
La tueuse Irina Svetlanova exécute un dernier contrat : elle électrocute dans son bain Stanley Floyd, directeur adjoint de la NSA, la veille du témoignage de ce dernier contre Frank Giordino, ex-directeur de la CIA, démissionné par le président des USA. Au même moment, Giordino « pactise » au lit avec Felicity Brown, et dans la foulée, propose à ses relations mafieuses de « nettoyer » XIII et sa bande contre le trésor de Maximilien. Parallèlement, le rebond médiatique de l’assassinat de Floyd et du procès de Giordino incite le monde journalistique à focaliser sur deux ouvrages : le Mystère XIII et The Kelly Brian Story, traitant tous deux de l’assassinat du président Sheridan et de l’identité du mystérieux XIII. Réfugiés dans leur villa mexicaine, XIII, Jones, Carrington et leurs amis apprennent tout cela à la télévision. Ils se préparent alors à rentrer aux USA et à se livrer aux autorités pour mettre un terme à plusieurs années de cavales. Ils ignorent alors que leurs différents ennemis semblent s’être donné rendez-vous pour prendre d’assaut leur repaire ! Par terre, Irina et Jessica Martin, par voix de mer, Felicity Brown et le parrain de la mafia locale, tous appâtés par le trésor de Maximilien. S’ensuit alors une confrontation finale explosive…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la lecture du tome 18, les lecteurs se sont certainement réjouis de la mise en branle du dénouement tant attendu de cette série culte ! En marge de la participation guest d’un immense dessinateur (Mônsieur Jean Giraud himself), la trame de la Version irlandaise (tome 18) renoue en effet avec la grandeur et la tension retrouvée des premiers épisodes. Les fans étaient alors en mesure d’attendre un Dernier round en apothéose, par le duo légitime d’auteurs. Pour compléter l’effet d’annonce (par l’éditeur) de la mort d’un personnage féminin important, ajoutons celle d’un personnage masculin important (tadaaam). Pourtant, cette conclusion s’avère décevante. Tout d’abord, on a du mal à croire que c’est le même Jean Van Hamme qui en a composé le scénario, en aval de la Version Irlandaise. En effet, les éléments se mettent en place certes de manière logique, mais sans grande imagination, avec des lourdeurs, des raccourcis, voire même des passages d’autopromo trop nombreux pour ne pas agacer (une dizaine de fois, les personnages présentent en gros plans les deux albums charnières de la série !). Ajoutons à cela des dialogues et des situations auxquels on ne croit pas vraiment (le rendez-vous explosif de tout le monde, au même endroit, au même moment)… Certes, la conclusion d’une saga aussi gigantesque, avec autant de personnages (plus de 150 !) souffre d’une force d’inertie quasi impossible à corriger. On espérait juste que Van Hamme se surpasse pour faire passer la pilule en une ultime pirouette magistrale, et nous scotche comme il a si souvent prouvé qu’il savait le faire. Encore hélas, le dessin de William Vance (véritable papy du 9e art !) s’effiloche un peu plus à chaque album. Les visages des personnages, souvent en premiers plans, dans des postures statiques, posent sur des arrière-plans négligés… Même les scènes d’actions manquent de fluidité (cf. la confrontation sur le toit devant le capitole, décousue). Certes, vu le savoir-faire de l’artiste, cela reste tout de même palpitant et certaines séquences musclées fonctionnent parfaitement. Cet ultime volet n’a pourtant rien à voir avec la magie des albums de la grande époque. Il était temps de mettre un terme à cette série culte, dont la majeure partie restera comme un monument du 9e art. Merci !