L'histoire :
Toujours à la recherche de son identité et de ses origines, XIII est de retour à Greenfalls pour en savoir plus sur ses ancêtres, a priori parmi les premiers colons sur le territoire américain. L’indien « Trois sources », qui l’a autrefois bien connu, lui a fait des révélations dans un dernier râle, avant de mourir, victime d’une stupide agression. Puis XIII est à son tour agressé par des péquenots, qui lui infligent une décharge de taser. Tandis qu’il comate inerte dans un fossé, le choc électrique a le mérite de lui faire remonter des souvenirs d’enfance. Avec ses deux amis Keane et Drake, il avait jadis fait quelques recherches sur une hypothèse concernant les premiers colons du Mayflower. Au XVIIème siècle, les puritains auraient en effet assassiné deux autres groupes de colons au moment de leur débarquement… Une révolution dans l’Histoire des USA ! Quand il revient à lui, XIII rejoint la ville et apprend que son amie Betty est hospitalisée. Il retrouve Armand, mais tous se retrouvent rapidement entre les griffes d’un petit chef mafieux local, qui exerce son petit chantage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 23ème épisode de la série culte entremêle plusieurs époques : les investigations de XIII au présent, mais aussi ses souvenirs d’enfance (réels ou fantasmés ?), voire encore la colonisation des USA en 1620 par les puritains du Mayflower et leur hypothétique crime de groupe. Bref, les théories du complot volent en escadrille. De Greenfalls à Amsterdam, en passant par Paris, XIII poursuit donc ses recherches, lui-même poursuivi par une organisation de moins en moins mystérieuse… mais aux pourtours quelque peu mégalo-rocambolesques. Le jeu de piste auquel notre héros participe dans ce tome semble aussi tarabiscoté que celui auquel se livre Tom Hanks dans l’adaptation ciné du Da Vinci Code… Et il est du même acabit, étant donné qu’il remet lui aussi en cause un fondement historique, religieux et civique des Etats Unis. Le dessin réaliste de Youri Jigounov reste quant à lui sérieux, dans le prolongement de celui de William Vance. L’exercice narratif du jeu de piste à tiroir est un classique, qui reste néanmoins cohérent pour le lecteur qui acceptera de ricocher en compagnie du tarabiscoté destin de XIII. Néanmoins, à vouloir rester dans le ton insufflé par le brillant Jean Van Hamme, son successeur le scénariste Yves Sente charge la barque en surpoids, et de manière bien artificielle. De nombreux rebondissements sont cousus de fil blanc (que d’agressions sans gravité !) ; de nombreux quidams innocents se retrouvent promus protagonistes secondaires ; de nombreux astérisques renvoient à de trop nombreux points particuliers développés dans d’autres volumes de la saga. Le prochain opus clôturera ce nouveau cycle : ouf !
