L'histoire :
Essayant en vain de rentrer chez lui, alors que la nuit est tombée, Monsieur Lancelin est inquiet : personne ne répond, bien que la lumière de la mansarde soit allumée. Trouvant la situation étrange, il appelle des policiers qui, en passant par l’arrière et en forçant la porte, réussissent à rentrer. Ils fouillent le rez-de-chaussée, en vain. Ils finissent par monter à l’étage et découvrent les cadavres de la femme et de la fille de Monsieur Lancelin. Les corps des deux femmes ont été lacérés de plusieurs coups de couteaux et n’ont plus leurs yeux. Les policiers appellent aussi un serrurier, pour ouvrir la porte de la mansarde qui reste désespérément fermée. Ils y trouvent deux femmes assises sur un lit, les sœurs Papin, qui avouent sans faillir être les responsables des meurtres. Cela en étonne plus d’un au Mans, car les deux sœurs n’ont jamais fait parler d’elles et elles ont toujours été des employées modèles. Alors que les enquêteurs essaient de trouver un mobile à leur crime, la presse se fait des choux gras de ce dossier, parlant de « l’affaire des sœurs Papin »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection des Grandes affaires criminelles et mystérieuses, chez De Bolée, s’enrichit de cette nouvelle histoire, assez célèbre, des sœurs Papin. Pour rappel, il s’agit de deux jeunes femmes qui auraient assassiné la femme et la fille de leur employeur, pour des motifs bien absconds. Au scénario, Julien Moca, dont on a pu entrevoir les talents sur Léa Graslin (chez Xiao Pan) propose un récit très documenté, qui dévoile au fil des pages la complexité de l’enquête. La personnalité, ainsi que l’histoire des deux sœurs, divise autant les policiers que les lecteurs. Sommes-nous en face d’une crise de folie collective ? Etait-ce un acte prémédité ? Essayant de laisser une large part de libre interprétation au lecteur, le scénariste a mis au point une narration assez carrée, malgré un début un peu lent. Ce parti-pris scénaristique a néanmoins l’avantage d’introduire parfaitement l’horreur des crimes. Aux dessins, on retrouve Christopher le dessinateur de Love song (au Lombard) qui, pour le coup, change radicalement de l’univers de ses derniers titres. Son trait se prête cependant très bien au genre et la colorisation, plus sombre qu’à l’accoutumée, est conjointement assurée avec Sandrine Godin. Une enquête criminelle intéressante, sur un fait divers authentique du XXe siècle…