L'histoire :
A l’aube de la première guerre mondiale, alors qu’il souffre d’une effroyable dépression, Sir Henry Adamson, un aventurier de l’extrême, est contacté en urgence par le gouvernement britannique. On lui confie alors une mission étrange : franchir au large de Spitsberg une « porte » invisible qui donnerait accès à un autre Monde… Adamson accepte. Mais pendant les préparatifs de l’expédition, il est attaqué par une créature inconnue dans son appartement londonien. Il en réchappe heureusement, en provoquant un incendie. Mais il préfère taire l’incident, de peur de passer pour un fou. Quelques jours plus tard, son équipage franchit la mystérieuse porte et découvre, en effet, un univers en apparence identique au notre, mais pourtant colonisé par une faune et une flore inconnues. D’ailleurs, l’équipage doit se défaire d’une attaque de bestioles copies conformes de celle dont Adamson avait dû se dépatouiller à Londres. Sortis de ce danger, les aventuriers ont la surprise d’apercevoir, dans leur ligne d’horizon, un cuirassé allemand : ils ne sont donc pas seuls à avoir accès à ce Monde. Et pour corser le tout, le navire ennemi semble décidé à les envoyer par le fond à tout prix…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Retour sur le pont du Stornoway en compagnie d’Henry Adamson et de sa bande d’aventuriers, pour un 3e chapitre toujours aussi habile à dépayser ou à distiller l’intrigue, avec une lenteur savamment addictive. Le piège qui se referme ainsi sur nous, prend ici, la forme d’un découpage alternant péripéties londoniennes et exploration périlleuse du « monde parallèle » mystérieux. Un point commun pour chacun des fils narratifs dévidés : l’arrivée dans la partie de ces coquins d’allemands. De fait, il semble évident que l’ennemi a une longueur d’avance en matière de connaissance de cet univers parallèle et de la maitrise des portes qui permettent d’y accéder... Pour le reste, le fog s’immisce toujours au cœur de ce récit prenant comme un bon feuilleton, subtilement tisonné par une ou deux révélations et son coté ultra-dépaysant. Car si l’on peut regretter la rapidité de la lecture, le rythme « petit pas » emprunté pour cheminer, voire encore l’absence de protagonistes charismatiques, on se laisse facilement prendre à ce jeu de patience obligée. L’entrelacs d'aventure, de fantastique et d'espionnage est maitrisée avec « crédibilité » et la touche d’originalité servie par un graphisme bluffant rendent cette série définitivement séduisante. Pari réussi, messieurs Veys et Puerta !
