L'histoire :
Dakota, chasseur d’iceberg et de satellites défectueux, a repêché un mystérieux container dans les eaux arctiques. Il a rapporté ce cylindre métallique dans un laboratoire militaire, où il a lui-même procédé à l’ouverture par une simple apposition de sa main. A l’intérieur, une fillette nue et muette, aux cheveux bleus, a aussitôt pris la tangente. C’est Mimsy, convoyeuse d’eau, qui l’a récupérée, au beau milieu d’un tunnel de TGV. Missionné par les autorités pour retrouver la fillette, qui d’après le ministère est âgée de pus de 10 000 ans, Dakota voit par hasard un flash TV de la gendarmerie, concernant une fillette trouvée aux cheveux bleus… Après s’être renseigné, il se rend donc tout simplement sur la péniche où habite Mimsy et se fait passer pour le père de l’enfant. Il ignore alors que le moindre échange téléphonique avec le ministère est tracé par des espions high-tech, au service d’un mystérieux Doge à Venise… Après de courtoises présentations réciproques, Mimsy et Dakota retrouvent la fillette absorbée par un ordinateur portable, en train de « converser » avec ce dernier, à distance, par éclairs interposés ! Aussitôt, elle se met à parler : ce contact lui a appris à parler notre langue ! C’est le moment que choisissent les hommes du Doge pour canarder la péniche. La gamine montre alors une nouvelle facette de son pouvoir : un doigt d’où jaillit un rayon laser…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Passée la couverture de Manchu, un écrin fort aguicheur, le second tome de ce thriller d’anticipation écologique montre les mêmes forces et faiblesses que sa mise en bouche. A l’actif des qualités, on retrouve le même décorum que pour Golden city : même scénariste Daniel Pecqueur, même époque légèrement futuriste, même proximité du milieu aquatique, même coloriste Pierre Schelle, le roi du dégradé de bleus et des contrastes prononcés. Au passif des défauts, les aspects écologiques se greffent sur la trame d’anticipation de manière artificielle pour la plupart, comme autant de parenthèses un tantinet moralisatrices. Le scénario tout entier est même très, voire trop explicite. Il est en effet courant d’y voir les personnages se mettre à expliquer en long et en large leurs faits et geste, à l’intention du lecteur. C’est un peu lourd et surtout agaçant, à la longue. C’est d’autant plus dommage, que le dessin de Boyan Kovačević est appliqué et détaillé, et que le canevas de fond est plutôt agréable à suivre. La découverte de cet être humanoïde sur-évolué qui s’emploie à suivre un dessein qui nous échappe encore, n’est certes pas une idée toute neuve. C’est en effet le synopsis de La nuit des temps de Barjavel ou plus récemment de la série BD Sphères. L’aventure a néanmoins le mérite d’être accrocheuse et parfaitement en phase avec la thématique écologique…