L'histoire :
Dakota et Mismy se sont enfuis du goulag sibérien où ils étaient enfermés en compagnie de la fillette extraterrestre aux cheveux bleus Luhla et du capitaine Bill. Ils pénètrent alors avec leur camion dans un territoire nordique pollué par la radioactivité, suite à une catastrophe nucléaire. Ils y sont faits prisonniers de nouveau par des miséreux qui vivent là, dans les ruines d’une ville, en ayant instauré des mentalités d’une extrême sauvagerie. Ces derniers projettent en effet de dévorer leurs quatre nouveaux prisonniers. Evidemment, ils ne vont pas se laisser dévorer sans réagir. La nuit venue, Luhla utilise le laser qu’elle a au bout du doigt pour scier les barreaux de la cave où ils sont enfermés. Puis après être sortie par le soupirail et avoir libéré ses amis, elle et ses amis s’échappent tous à bord d’une troïka (un traîneau) tirée par des rennes. Ils s’arrêtent sur une voie ferrée et obligent ainsi le train qui arrive à s’arrêter. Puis ils s’en rendent maîtres, et prennent la direction du port de Naoukan, qui donne sur la mer de Béring. De là, ils espèrent pouvoir embarquer clandestinement pour l’Alaska. Ils commencent par s’introduire dans un camion commercial rempli de caviar, puis laissent leur nouveau moyen de transport les acheminer gentiment vers le territoire américain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Arctica est toujours dessiné de manière régulière et académique par Boyan Kovacevic, qui se plait surtout à mettre en scène des outils et éléments technologiques du futur. Une veine qu’emprunte également l’illustrateur Manchu à travers des couvertures bleuissantes toujours très réussies. Côté scénario, hélas, ça se caricature encore plus. Avec ce tome 8, le scénariste Daniel Pecqueur met enfin un terme à la succession de fuites et de captures rocambolesques et linéaires, à laquelle s’adonnent ses héros depuis quelques tomes. Leur but demeure la révélation à l’humanité d’un message extraterrestre contenu dans un globe robotisé, message que seule une fillette aux cheveux bleus, elle-même extraterrestre sortie de son hibernation préhistorique, peut interpréter. Houla, ça y est, vous avez lâché l’affaire. Et pourtant, on vous l’a fait courte, car sur ce canevas, se greffent de nombreuses incidences d’espionnages et des complots en tout genre. L’intrigue de la première partie de ce volet se résume donc bien à cet enchaînement de rebondissements de série B, toujours décrits en détail à travers des dialogues outrancièrement verbeux et peu naturels. Et puis au moment où l’on croit que, ça y est, enfin, la conclusion de l’intrigue qui nous tient en haleine depuis le tome 1 va nous être proposée, Pecqueur fait une pirouette culottée et enchaîne sans transition sur une seconde intrigue se déroulant quelques années plus tard. L’équilibre séquentiel de l’épisode en prend un sacré coup dans l’aile. Et rendez-vous est donné en fin d’album pour un tome 9 selon ces nouvelles contingences. Linéaire, vous avez dit linéaire…