L'histoire :
Arq est un être vivant humanoïde (mais pas humain) découvert dans un invraisemblable sarcophage au fond de l’océan. Agé de 400 000 ans, il est plongé dans un coma profond. Un groupe de scientifiques, dirigés par le borgne Arthur Gilpatric, en profite pour l’étudier en grand secret dans une base du désert du Nevada : White Dust. Pour ce faire, ils injectent dans la mémoire d’Arq, 5 intelligences qui proviennent de 5 embryons dont le cerveau a été développé artificiellement et dont les existences ont été suggérées. Ils vivent ainsi chacun dans le « monde d’Arq » des aventures très disparates, lorsque Arq se réveille. A ce moment, un groupe de militaires, les Trues Americans, et une secte d’illuminés, The Lord’s Light, pénètrent dans White Dust. Ils revendiquent chacun le droit de diriger les opérations. Arq profite de la confusion pour s’enfuir dans le désert du Nevada. Intuitivement, il se dirige vers une ville fantôme : Dorro Zengu. Il tombe immédiatement sur une planque dans laquelle se cachent des monstres humains qui vivent reclus du reste du monde depuis 40 ans. Il apprend que ces mutants ont autrefois servi de cobaye à Gilpatric. Mais l’arrivée d’Arq déclenche une mystérieuse vague d’assassinats au sein de la colonie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quel bonheur de retrouver le monde d’Arq et son traitement graphique si particulier. Il est rare de trouver dans le 9e art aujourd’hui l’égal des structures narratives issues des œuvres d’Andreas. Aux manettes de cette fantastique saga, l’auteur nous prouve, en outre, la parfaite maîtrise d’un scénario à tiroirs, qui lui permet de jouer avec le lecteur. Ce dernier s’attend à en apprendre un peu plus sur ce mystérieux humanoïde... ou de poursuivre les aventures des intelligences injectées dans sa mémoire pour en connaître le sens... Et bien loupé ! Andreas nous emmène dans la ville fantôme de Dorro Zengu, anagramme de... Ground Zero (?). Ses habitants, une colonie de mutants, vont toutefois nous en apprendre beaucoup sur le passé de Gilpatric. Pour cela, Andreas entremêle deux récits : une enquête captivante sur les meurtres des mutants en direct et en parallèle, l’aventure de leur séquestration passée en flash-back. Une habileté dans la narration soutenue par une psychologie des personnages très pertinente. A noter : si la mise en page, le découpage des cases, le rythme du récit sont moins expérimentales et chaotiques que dans certains tomes précédents (cf. le tome 6 Réveil !), ce 7e opus est réalisé en couleurs directes.