L'histoire :
A la fin d’un long combat, Hrothgar, Seigneur des Scyldingiens, fit construire une vaste demeure dans laquelle il a accueilli les siens. A force de festoyer, un esprit maléfique du nom de Grendel s’est manifesté et durant de nombreuses nuits, il vint tuer les occupants de la bâtisse. Le même drame se produisit durant une douzaine d’années, jusqu’au jour où un habitant des terres voisines, un Geat répondant au nom de Beowulf, a vent de cela. Beowulf met alors son bateau à l’eau et se rend sur place, avec une poignée hommes. Une fois arrivé, l’accueil n’est pas des plus chaleureux. Après quelques palabres, l’atmosphère se détend et Hrothgar reçoit Beowulf et se réjouit de sa venue, espérant que celle-ci change toutes ces années de malheur. Comme tous les soirs précédents, un festin a lieu, et Grendel fait ses premières victimes aux abords d’une plage, avant de retourner auprès de la demeure de Hrothgar. Profitant de l’inattention des gardes qui ne le voient pas à cause de l’obscurité, il grimpe sur le toit et les observe. Plus tard, lorsque tout le monde se couche, il pénètre enfin à l’intérieur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapté d’un long poème héroïque et ancien en vieil-anglais (datant des environs de l'an mil), la trilogie Beowulf racontera à terme la légende du guerrier éponyme et les trois combats mythiques qu’il mena (contre Grendel, puis l'ogresse-mère de Grendel, puis un dragon). Le premier d’entre eux nous est aujourd’hui proposé dans cette adaptation de la collection Ex-Libris. Pour illustrer cette œuvre médiévale qui inspira l’heroïc-fantasy moderne et un dénommé JRR Tolkien, l’éditeur a fait appel au dessinateur ayant œuvré sur une des histoires des Chroniques de Sillage (t.4), à savoir Javier Navarro Barreno. Ce dernier livre un dessin assez réussi, un trait épais pour les personnages et assez fin pour les décors. Le travail de colorisation de Wang Peng (Au bord de l’eau) est à nouveau intéressant, proposant des couleurs austères, en phase avec le contexte danois, tels qu’on peut l’imaginer. A plusieurs reprises, les auteurs proposent des pages dénués de phylactères, mettant en avant le talent du dessinateur, mais aussi un certain conformisme dans son découpage. Le classicisme des dessins côtoie également un récit « basique », assez direct dans son déroulement. La stratégie de Beowulf pour venir à bout de Grendel est, disons-le, des plus simplistes et son dénouement repose essentiellement sur la force physique. Sans être déplaisante, la lecture de ce premier tome n’est pas vraiment révolutionnaire, et ne comblera que les fans d’héroïc-fantasy qui découvriront là (si ce n’est pas déjà fait) le mythe qui inspira Bilbo le Hobbit.
