L'histoire :
Anna-Fanély Simon, d’ordinaire journaliste de guerre, mène une double enquête en Charentes. D’une part, pour la rédaction d’un grand magazine, elle fait un reportage complet sur les méthodes de production de Cognac. D’autre part, elle enquête officieusement sur la mort de son amie d’enfance Alice, soi-disant assassinée sous les coups de marteau de son mari, avant que ce dernier se pende. Soirée cauchemardesque ou crime déguisé ? Il semble en effet, que de précieuses jarres de Cognac préphylloxérique aient disparu et cela constitue autant un mystère qu’un mobile. Anna tend alors un piège aux éventuels assassins, en compagnie d’un producteur local, Fernand, et de son ami parisien Connor, qui travaille aux Renseignements Généraux. Ils font croire que Connor est un puissant importateur de ce type de Cognac et attendent les clients… Il semble que leur piège fonctionne car Connor est d’abord roué de coups par deux brutes slaves, puis il découvre un nouveau cadavre, celui d’un informateur tué avant qu’il ne parle. Ce type de mésaventure a plutôt tendance à motiver Connor et Fernand pour poursuivre leur traquenard, lors d’un nouveau rendez-vous dégustation. Ils ignorent que pendant ce temps, Anna est enlevée par Xavier, le frère d’Alice, révolver au poing. Xavier semble plus qu’impliqué dans la mort de sa sœur… Il enferme Anna dans une cave à Cognac munie d’un dispositif de mise à feu. L’idée est de faire croire à sa mort accidentelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui a tué Alice et son mari, puis a maquillé le tout en crime conjugal ? Le cliffhanger des dernières pages du tome 2 nous orientait sur une piste plus que sérieuse. Piste confirmée avec ce troisième et dernier opus, qui fait la lumière sur les raisons, les acteurs et la méthode. L’affaire policière distillée par Corbeyran, à travers son trio hétéroclite d’enquêteurs, se termine de manière logique et plutôt musclée. Cette fois-ci, ça cogne, ça explose, ça carbonise, ça flingue, et même que ça énuclée et que ça fracasse à coup de poulies dans le crane. Et oui ma pauvdame, c’est plus aussi calme et placide qu’on l’eut cru, les Charentes. Corbeyran fait passer la pilule en accompagnant les baffes de dialogues cyniques, certes plus proches des répliques de Chuck Norris que de celles d’Audiard… mais ça fonctionne. Au passage, le diable de scénariste continue de nous divulguer quelques infos sur le milieu du Cognac ; car après tout, le didactisme divertissant est le nectar recherché, le mobile de la trilogie. Enfin, l’ensemble reste dessiné par Luc Brahy, dont le trait réaliste juste et précis n’a pour limite que son académisme. On aurait bien tort de dénigrer : mise en scène et mouvements se complètent admirablement pour un dénouement prenant. S’il vous prenait l’envie de vous enfiler d’une traite les 3 tomes désormais complets de cette enquête policière, n’oubliez pas d’accompagner la lecture par une dégustation lente de la savoureuse eau-de-vie.