L'histoire :
Depuis leur plus tendre enfance, Charlotte et son demi-frère Xavier n’ont de cesse que de se lancer des défis… que Charlotte perd systématiquement. Son orgueil la pousse néanmoins à en assumer à chaque fois le gage, jusqu’au bout. Désormais étudiante, elle perd (encore) un pari et doit se faire passer pour un garçon, au sein d’un internat de mecs. Une perruque sur la tête, des bandages pour comprimer sa poitrine, la voilà rebaptisée « Charlie ». Or d’emblée, sa réelle identité sexuelle est démasquée par son colocataire de chambrée, Gabriel, qui se sert de cette info secrète et cruciale pour passer un marché avec elle. Elle doit s’arranger pour se rapprocher d’un caïd de la fac, Amaury, par le truchement de la frangine de celui-ci, Héloïse, tombée follement amoureuse de Charlie ! Les semaines passent ainsi et Charlotte/Charlie tient son rôle, malgré de grands moments de frissons. Ce faisant, Charlotte s’aperçoit qu’elle tombe progressivement amoureuse de Gabriel… mais elle doit continuer de faire croire à Héloïse qu’une relation est possible avec elle – sachant qu’elle n’a aucun penchant homosexuel ! « Charlie » use donc de sa sensibilité de fille pour faire passer une soirée magique à Héloïse : resto bio, film à l’eau de rose, shopping… Mais rien ne plait à Héloïse, qui préfère les délires virils. Au comble d’une soirée pourrie, deux racailles agressent la jeune fille dans la rue. « Charlie » va devoir la défendre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Passé le prétexte un peu facile et excessif du pari perdu, les conséquences narratives de cette série pour ados sont pléthoriques et plutôt habilement choisies. Rappelons qu’ici, l’héroïne (hétéro) doit se faire passer pour un garçon et surnager le plus longtemps possible à contre-courant de sa libido, en milieu estudiantin, à l’âge où les hormones sont en ébullition. Oui mais hep hep hep, ne rêvez pas, je vous vois avoir des pensées troubles : cette série reste du genre sentimental, très chaste, destinée à un public jeune (disons les 12-18 ans ?). Les moments ultimes se limitent à monter en puissance et à faire intervenir un évènement pour les empêcher d’aller trop loin. Cela donne lieu, par exemple, à de grandes frayeurs (la fille va-t-elle embrasser la fille ?) ou encore à de grands bonheurs (la fille va-t-elle embrasser le garçon ?), à chaque fois soulignés par des battements de cœur en onomatopées croissantes. Le dessin de Jenny, plus qu’inspiré par le manga, mais avec un grand soin apporté aux décors, à l’expressivité des personnages et à la colorisation guimauve top (par Pop), correspond en tous points au cœur de cible des lecteurs. En prime, contrairement à bien des séries qui étireraient en longueur la timidité/retenue des persos, en comptant sur le tempérament fleur-bleue des fans, ce second volume progresse pas mal dans l’intrigue ! De quoi nous laisser un filet de bave aux lèvres (slurp), en attendant que Jenny nous délivre la suite…