L'histoire :
Pour honorer un pari complètement dingue, Charlotte doit se faire passer pour un garçon – baptisé Charlie – durant une année universitaire entière ! Hélas, sous son apparence de fille, elle a conquis le cœur de deux garçons devenus rivaux pour la conquérir. D’un côté, Gabriel, son ancien coloc’ de chambrée, est au courant de son double rôle transformiste. De l’autre, Amaury ignore tout et il entretient un ascendant psychologique non négligeable sur la personnalité de Gabriel. En effet, jadis, Gabriel était gros et il a conservé de cette époque un complexe d’infériorité qui mine son sex-appeal auprès de Charlotte. Aujourd’hui, une photographe les aborde dans un couloir de la fac pour leur demander s’ils connaissent deux garçons et une fille intéressés par un shooting-photo artistique. Evidemment, étant donné que c’est légèrement dénudé, Amaury et Gabriel répondent favorablement à cette proposition, en espérant que Charlotte accepte de les accompagner ! Sous les traits de Charly, celle-ci accepte aussi... Mais avant de se retrouver pour cette séance très spéciale, Charlie est agressé dans le parc de la fac, de nuit, par deux voyous. Il s’en sort grâce à l’intervention musclée de Gabriel, qui rétame les deux indésirables en quelques prises de kungfu bien maîtrisées…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’étonnante image en couverture de ce tome 4 n’est pas qu’une extrapolation fantasmée destinée à élargir le lectorat. Vous allez bel et bien assister dans cet opus à un shooting photo dans des tenues dignes des séquences d’intro de films classés X. Cette accroche osée paraîtra d’autant plus insolite qu’elle se situe à contre-courant des audaces de notre triangle amoureux. En effet, une nouvelle fois, Amaury, Charlotte et Gabriel se tournent autour sans jamais céder au moindre petit bisou sur le coin des lèvres (sauf peut-être à un moment, on espère que… quoique…). En ce sens, Jenny respecte la mentalité hyper-prude-chaste nippone, de laquelle ce manfra (manga français) est extrudé. Et puis n’oublions pas que le public cible demeure celui des adolescentes sages et romantiques. L’autrice maintient donc un jeu de séduction alambiqué, au risque de passer parfois par des situations peu logiques. Exemple, p.7, quand Gabriel raccompagne Charlie/Charlotte jusqu’à la porte de sa chambre : pourquoi préfèrent-ils être tristes à la tentation de succomber l’un à l’autre ? Les dossiers de fonds progresse cela dit légèrement (la peur de l’eau d’Amaury ; l’acceptation de soi de Gabriel). Et le cliffhanger àa la dernière planche promet de relancer les débats pour le tome 5. La grande force de cette série passe tout de même par le dessin de Jenny, toujours aussi abouti, détaillé et expressif, complété par des couleurs douces et chaudes de Pop et Fleur D.