L'histoire :
De nos jours, les Etats Unis subissent une cyberattaque d’une ampleur phénoménale, qui paralyse entièrement le réseau électrique, l’économie, le commerce et jusqu’à l’appareil d’Etat qui doit s’expatrier discrètement au Japon. C’est donc depuis Osaka que le Président des USA organise à distance la contre-attaque. Un groupe d’action de la NSA mené par Lancaster dirige notamment une enquête serrée et musclée, à travers le monde, pour coincer le terroriste qui a engagé des hackers pour diriger cette cyberattaque massive. Deux d’entre eux viennent d’ailleurs d’être coincés à la Havane (Cuba) et sont dès lors torturés, afin de faire des révélations. Mais le chef terroriste a été d’une prudence extrême, en brouillant au maximum toutes les pistes qui pourraient remonter jusqu’à lui. Lancaster doit se contenter d’un rendez-vous donné à l’un des hackers, sur les quais, le soir venu, pour toucher sa prime. Le hacker est donc équipé d’un micro et relâché. Lancaster menace de buter sa copine s’il ne coopère pas pleinement. Au point de rendez-vous, tous les hackers présents sont emmenés sur un zodiac, jusqu’au yacht de leur commanditaire. Mais une fois au large, ce sont des rafales de mitraillettes qui les accueillent. Lancaster et ses hommes, qui ont suivi discrètement, interviennent. Ils neutralisent les terroristes et sauvent trois hackers. Hélas, le cerveau de l’opération parvient à s’évader en hélicoptère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième volet conclut le récit d’anticipation et/ou prospectif d’une attaque terroriste d’un genre guerrier nouveau : une cyber-attaque de grande ampleur contre la première puissance mondiale, les USA. Le scénario de Daniel Pecqueur continue de se dérouler selon une trame chronologique, linéaire et rocambolesque. Par certains aspects, il est relativement intéressant de s’intéresser au devenir de notre civilisation moderne, une fois qu’on la prive de ses précieux rouages (de tous ses réseaux, en fait). Comment réagirait l’appareil d’état ? Les citoyens cèderaient-ils à la sauvagerie ou à l’entraide ? On retrouve ici, dans les conséquences globales d’un tel chaos, les mêmes Ravages que dans le roman éponyme de Barjaval : c’est le retour à la barbarie. L’individu redevient un animal sauvage. Par d’autres aspects, Pecqueur s’accorde moult facilités rocambolesques et grand-guignolesques, dignes d’un James Bond. Le grand méchant est insaisissable comme une anguille, il porte un masque (certes, on apprend pourquoi), il a tout organisé seul. Et comble de la pirouette culottée, il a des super circonstances atténuantes, lorsqu’il explique ses motivations à la fin. Ce dernier épisode se concentre clairement sur l’enquête musclée de Lancaster à travers le monde. Le personnage de Jack, qu’on avait commencé à suivre au tout début, devient très secondaire, tout en gagnant une rédemption improbable. La femme astronaute (et noire… question de représentativité ? Si c’est le cas, ça n’est pas trop exploité) redescendue sur Terre, atteint l’objectif de retrouver ses enfants dans un dénouement bateau. Bref, malgré les bonnes intentions du pitch, la réalisation est quand même cousue de fil blanc (de fibre optique), privilégiant l’action tous azimuts à la vraisemblance. Au dessin, Denys reste quant à lui fidèle à sa ligne encrée réaliste, qui fait la part belle aux décors et joue idéalement sur les profondeurs et les angles cinématographiques. Mention spéciale aux trois couvertures de Nicolas Siner, qui raviront les fanas de survivalisme post-apo.