L'histoire :
Le Hindenburg, immense dirigeable allemand, s'est posé à New York pour entériner l'accord de paix entre les Allemands et les anglais. Celui-ci risque de sceller le triomphe du troisième Reich. Churchill a dû quitter le pouvoir suite à une attaque cérébrale, le premier ministre de sa Majesté n'est autre qu'Oswald Mosley, le fondateur d'un parti pro-nazi. Le tout jeune Henry Kissinger sait que le temps est compté pour tenter d'empêcher l'accord honteux qui s'annonce. Mais Mary n'est pas revenue de son expédition en Chine. La jeune femme, seule survivante du bureau 103, devait y récupérer des preuves que les nazis planifient l'extermination des juifs. A l'autre bout du monde, elle a réussi à photographier les documents détenus par Josef Meisinger, l'envoyé spécial de Hitler dans le quartier juif de Shanghaï. Mais il faut quitter la Chine au plus vite et se mettre à l'abri des militaires japonais, puis essayer de retourner aux Etats-Unis en avion. Une longue traversée va débuter pour tenter d'arriver en Inde. Aux Etats-Unis, pendant ce temps, Donovan va être contacté par un agent double soviétique, qui lui confirme sur un banc de Central Park que Mary est bien vivante, et qu'il faut gagner du temps. Toutes les alliances sont possibles pour ralentir le processus diplomatique en cours, avec la bénédiction discrète de Roosevelt...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la fin de cette nouvelle digression historique orchestrée par Fred Duval et Jean-Pierre Pécau, c'est à dire un début de deuxième guerre mondiale qui verrait les anglais sur le point de renoncer à l'affrontement avec l'Allemagne nazie. Les auteurs exploitent finalement assez peu les conséquences diplomatiques de cet accord possible, et transforment leur idée de départ en une course contre la montre dont l'héroïne est Mary. Elle va affronter de nombreux dangers entre Shanghaï et l'Inde, en revivant aux côtés de Bob des émotions qui lui rappelleront le temps passé en Espagne au sein des brigades internationales. Du côté américain, l'intrigue va se recentrer sur une galerie de personnages célèbres qui vont jouer des rôles à contre-courant. Quelques moments spectaculaires rappelleront avec habileté les images marquantes des livres d'Histoire, sur une intrigue finalement assez mince. La partition graphique de Brada et Jean-Paul Fernandez est très classique. Le dessinateur appuie volontiers les expressions de ses personnages, tandis que les dialogues ne cherchent pas du tout à plonger dans l'époque et ne prennent pas réellement le temps d'approfondir le drame qui se joue. Avec des rebondissements exécutés sans trop de précautions, l'ensemble prend un ton presque second degré, probablement pas totalement voulu. Ce triptyque n'est pas le feuilleton le plus marquant de la série Jour J, même si, comme toujours, il se déroule et se conclut avec une efficacité irréprochable.
