L'histoire :
En ces temps anciens, les fils d’Israël implantés en Egypte se sont reproduits et multipliés, jusqu’à devenir plus nombreux que les égyptiens eux-mêmes. Inquiet de leur démographie galopante, le pharaon les réduit alors en esclavage, les asservissant aux plus cruelles et pénibles besognes. Mais rien n’y fait : plus le peuple hébreux est accablé, plus il s’accroît. Pharaon prend alors une mesure radicale : tous les nouveau-nés masculins seront désormais jetés dans le fleuve. Pour sauver son bébé, une mère l’envoie alors dériver dans un panier de joncs, à proximité de l’endroit où la fille de Pharaon prend son bain. Celle-ci le sauve des eaux, le baptise Moïse et se prend d’affection pour lui. Eduqué avec le rang du aux égyptiens, Moïse conserve néanmoins son humanisme et nourrit une forte compassion pour le peuple hébraïque opprimé. Il finit par prendre leur défense et se retrouve chassé par Pharaon. Au terme d’une retraite solitaire, il s’établit alors en un territoire désertique et reculé, où subsistent quelques éleveurs. Il prend pour femme Sephora, avec laquelle il a un fils, Guershom. Puis un jour, alors qu’il mène son troupeau dans le désert, il se retrouve la cible d’un phénomène divin : l’éternel lui parle au travers d’un buisson ardent, qui brûle sans se consumer. L’éternel lui demande carrément de guider son peuple hors des terres d’Egypte. Pour l’aider à être persuasif envers le nouveau Pharaon, il lui promet de l’épauler à l’aide de puissants phénomènes surnaturels et de fléaux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier livre à avoir été imprimé est encore aujourd’hui le plus vendu à travers le monde. Quel succès ! Depuis novembre 2008, les éditions Delcourt s’évertuent à mettre la Bible en bande dessinée, à travers une relecture respectueuse et non-prosélyte de la version de 1910, par l’exégète Louis Segond (celle que l’on diffuse aux cours de cathé). Après la Genèse, le même trio d’auteurs couvre logiquement la suite chronologique : L’exode, pour lequel deux volumes de 64 pages sont prévus. Moïse sauvé des eaux, le buisson ardent, les 10 plaies d’Egypte, la traversée de la mer rouge… On retrouve dans ce premier volet autant d’épisodes mythiques, qui font sens pour nombre religions et nourrissent notre culture judéo-chrétienne au sens large. Une fois encore, la conjugaison des talents scénaristiques de Michel Dufranne et Jean-Christophe Camus aboutit à une narration très distanciatrice avec la chose religieuse. L’angle d’attaque de la vulgarisation, dans une démarche quasi pédagogique, s’imposait certes de lui-même. Il ne s’affranchit toutefois pas de la candeur et des itérations intrinsèques à la « légende ». Pour en restituer la dimension messianique, le dessinateur croate Damir Zitko a quant à lui souvent recours à de gigantesques illustrations panoramiques, en marge d’un dessin réaliste léché et sobre en couleurs, très agréable à suivre. Sur une planche entière, voire deux planches carrément, dans la veine des images pieuses emphatiques, il accorde alors la juste démesure aux célèbres épisodes biblique.
