L'histoire :
Le Grand Coordinateur ne semble pas tout à fait encore remis de son apparent accident de voiture. De curieuses visions l’obsèdent. Il est 6h22 du matin, le 2 Pluvior 627, lorsqu’il s’égare à prendre un grand café au « Bar du Terminus ». Le patron, intrigué de voir l’ennemi public numéro 1 dans son établissement de si bonne heure, se hasarde à lui demander s’il prend un train pour fuir le pays. C’est alors que le Grand Coordinateur apprend enfin qu’il est l’instigateur reconnu du récent coup d’état finalement raté contre le Souverain d’Eauxfolles… Qui a osé faire tant de bruit et perturber le sommeil du bon Roy Clément XVII ? Ce dernier ne peut s’empêcher de chausser ses pantoufles pour satisfaire sa curiosité. Ce sont des robots, très occupés à diverses réparations dans le château et qui, pris sur le fait, s’enfuient illico devant l’apparition du souverain. Cependant, un petit boulon égaré pendant l’échappée bloque la fermeture de la porte du passage secret emprunté par les fuyards. Intrigué, Clément commence la longue descente d’un escalier en colimaçon qui le mène dans une salle aux machines bizarroïdes et à l’éclairage inactinique oppressant. Une voie rassurante lui demande alors d’avancer. Le roi est attendu. C’est l’heure des révélations !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’incroyable aventure de la Nef des fous a commencé il y a maintenant 17 ans ! Avec une émotion tangible, les fans peuvent enfin découvrir le dernier acte d’une série devenue culte avant même d’être terminée. Et dire qu’au départ, l’histoire mise au point par Turf, et inspirée du tableau éponyme de Jérôme Bosch, ne devait couvrir que 90 pages… Turf a donc finalement développé 7 albums, en prenant son temps. Véritable petit théâtre digne de l’arrière-boutique d’un marionnettiste, l’œuvre est déconcertante de consistance et de constance, en qualité et en inventivité. Sur un découpage plus dense que lors des précédents volumes, Terminus apporte alors son lot de dessins talentueux, d’ambiances et de couleurs contrastées et surtout, surtout, enfin la fin et le dénouement tant attendus. Avouons tout de même que les lecteurs assidus des 6 précédents épisodes n‘auront guère de surprises : tout au plus cet ultime volet donne t-il la version officielle et les bribes d’éclairages manquants d’une explication suspectée depuis longtemps. Cependant, Turf fuit les lieux communs de fin de cycle et, de façon non conventionnelle, propose avec brio une vraie fin, sans ouverture sinon le bonheur et la paix dans le monde à jamais… comme dans les contes de notre enfance. Bravo et merci !