L'histoire :
Optech parle avec Cyann et revient sur le passé de sa sœur, Azurée. Optech est fasciné par la volonté farouche de Cyann de venger sa sœur. Il revient également sur les circonstances de sa mort. Pour lui, Cyann ne pourra pas éternellement défier le Grand Orbe. C’est pourquoi c’est Optech lui-même qui décide de venger la mort d’Azurée. Il est vieux, aveugle et sourd et n’a donc plus rien à perdre. Avec Tic-Tac-Boom, il pose une bombe au palais de la finance. Optech revient finalement satisfait de sa mission. Il ordonne à Cyann de partir le plus vite possible avant que les choses ne dégénèrent ici. Elle obéit au vieillard et rentre dans le vaisseau. Elle suit alors les opérations sur un écran en direct. Optech avait tout prévu : le meurtrier d’Azurée est retenu par un robot programmé par les soins du révolutionnaire. Quand il donne le mot de passe, la bombe explose et détruit tout le palais…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après plus de dix ans de voyages sidéraux et sidérants, Cyann arrive enfin au terme de ses aventures. François Bourgeon conclut avec ce tome six sa série de science-fiction. Pourtant, dès le début, l’auteur déroute encore son lecteur avec un rythme très lent. Les dialogues sont légion et s’échangent de façon morne et quasi mécanique. Le ton reste toujours aussi intriguant et philosophico-cosmique. L’intrigue peine à démarrer et laisse un sentiment... un peu creux. Les voyages de Cyann perdent de leur charme exotique, on suit sans réelle passion les pérégrinations monotones de la sulfureuse héroïne brune aux yeux bleus. L’imaginaire délirant de Bourgeon semble tari, comme si la fin de la série se devait d’être crépusculaire et sèche : absence de nouveaux mondes fascinants et absence de créatures étranges. Le dessin lui-même devient moins spectaculaire et les cases ne présentent plus que des visages en gros plan. Cependant, la fin nous réserve tout de même quelques belles surprises. Bourgeon joue alors habilement sur les différents voyages dans l’espace-temps pour créer une chute complètement tarabiscotée. L’occasion de revenir sur les épisodes antérieurs et de jouer sur le passé, le présent et le futur : Cyann est piégée par son propre destin et n’avait pas imaginé qu’en retournant sur le passé d’Ilho, elle allait créer son propre malheur. S’ensuit alors une scène surréaliste où le facétieux Wékan explique les effets planétaires des voyages de Cyann. L’explication est totalement farfelue et la science-fiction devient quasi grotesque, tant la logique fictive est complexe et tortueuse. On a l’impression de revivre les scènes des films Matrix où tout est censé devenir clair avec des explications totalement obscures. Ce petit pied de nez final risque de perdre le lecteur comme Cyann s’était perdue dans l’espace-temps. La fin est donc quelque peu faiblarde par rapport à la puissance créatrice d'ensemble de la série. C’est avec regret et tristesse qu’on quitte la superbe aventurière farouche de Bourgeon, digne héritière futuriste d’Isa dans Les passagers du vent. Quel sera le prochain défi de ce monstre sacré du neuvième art ?
