L'histoire :
Rien ne va plus pour Cyann. Revenue dans son pays Olh, elle est pourchassée par des tueurs à la solde de Nacara, son ancienne amie, qui a pris la tête de l’empire. La belle rebelle n’a pas fini d’arpenter les mondes et se retrouve à bord d’un vaisseau navigant dans les couloirs de l’entretemps. Cyann fait la connaissance de Pitaine, le capitaine de l’imposant vaisseau, toujours assisté de l’étrange et facétieuse créature Wékan et du grand Jipé. Malheureusement, l’expédition est menacée par nombre de dangers : les troupes militaires errantes, les sables mouvants et les tueurs professionnels venant d’Olh. Pour couronner le tout, Cyann apprend qu’elle risque d’être également poursuivie par le Grand Orbe, car ses nombreux voyages temporels perturbent l’équilibre du Réseau Impérial. Pourtant, Cyann n’a peur de rien et elle est bien décidée à affronter son destin… en retournant dans le passé ! Objectif : revenir des années en arrière sur Olh pour sauver sa sœur Azurée, avant qu’elle soit assassinée par l’ennemi cosmique numéro 1 : Eni Bolgome. Cyann n’est pas encore au bout de ses surprises et son retour en Olh ne va guère passer inaperçu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
François Bourgeon sait se faire désirer : le tome 4 du Cycle de Cyann date de 2007… soit 5 ans d’attente pour le pauvre lecteur ! Si nous pouvions maîtriser le temps et l’espace comme la plantureuse Cyann, nous comblerions le vide chronologique. Heureusement, le nouvel opus n’est pas avare en rebondissements et en révélations (comme quoi, avec le temps, tout est possible !). Après des épisodes un peu longuets et finalement pauvres en action, l’histoire s’accélère au gré des nombreux voyages dimensionnels de Cyann. L’intrigue évolue, Claude Lacroix ne téléporte plus son héroïne dans d’autres intrigues annexes : Cyann prend les choses en main et tente de remettre de l’ordre dans Olh. Connaissant sa personnalité incontrôlable, on imagine bien le résultat… Sans compter que sa sœur Azurée, la cadette, a grandi et qu’elle est bien plus rebelle que son aînée (comme quoi, avec le temps, tout est possible !). Le récit comporte également un coup de théâtre qui rend l’ensemble stimulant. Le rythme est du coup beaucoup plus nerveux, on ne s’ennuie pas une seconde. Avec la recrudescence d’actions, l’érotisme ou les scènes lascives sont mises de côté (comme quoi, avec le temps, tout est possible !) et certains lecteurs (pas tous !) se raviront de faire autre chose que d’admirer les croupes et courbes des héroïnes aux tenues indécentes et aux positions plus que suggestives. Lacroix offre également des révélations sur l’univers complexe et dense du Cycle : la discussion entre Cyann et Pitaine apporte des éclaircissements bienvenus sur l’Entretemps et certains voyages temporels, ainsi que sur certains personnages obscurs. Les dialogues sont toujours savoureux, comme les facéties de l’espiègle Wékan ou la confrontation entre les deux têtes brûlées Cyann et Azurée. Toujours sous la direction graphique de Bourgeon, le monde SF du Cycle demeure dépaysant, à l’image de la planète sauvage Fulguru. Le dessinateur insiste sur les vaisseaux et le voyage intersidéral qu’ils permettent. Ces incroyables machines cosmiques sont à mettre en parallèle avec les caravelles et autres bateaux des Passagers du vent. L’auteur multiplie également les personnages, forçant parfois le trait de certains visages. Au fil des épisodes, le tout consolide un univers vraiment à part, riche et complexe, exotique et surprenant. On ne sait pas où nous emmènent Bourgeon et Lacroix, mais quand on est passagers du temps, tout est possible…
