L'histoire :
Après s’être égarée un tome durant dans les marais d’Aldaal, Cyann rejoint la riche planète Marcade, à la recherche du siège de la MCU. La Micomi Compagnie Urbique est une société à laquelle avait collaboré son père et qui exploitait sans vergogne Aldaal et ses habitants. Autre planète… mêmes mœurs. Cyann est reçue par un délicat comité d’accueil qui lui apprend sans ménagement la mort de sa sœur, et qu’elle-même est considérée comme morte. Puis, mais cela devient une habitude, on cherchera à la violer… Sauvée par un inspecteur d’Empire, personnage caméléon qui apparaît avec un teint bleuté en société et retrouve une couleur humaine en privé, elle profitera de lui pour renouer avec son goût du sexe et se faire expliquer les subtilités de la société sur Marcade. Toutes relations entre Marcanèdes sont régies par le commerce : pas de crédits pas de dialogues, pas de crédits pas d’issue. Or toutes les portes du réseau de Marcade sont sous contrôle de l’Empire et du grand Orbe. Toutes, sauf une, qu’un Nède aveugle et (faussement ?) désintéressé l’aidera à atteindre. Et c’est le grand saut du retour vers Olh…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours en forme la jolie Cyann, même si elle a perdue de sa superbe. Une mauvaise prononciation l’avait projetée vers Aldaal ; Cyann découvre à présent d’autres défauts des voyages dans le Réseau. Il est des Portes qu’il vaudrait mieux laisser closes. Et même si cela serait dommageable à l’intrigue, qui repose désormais toute entière sur ces voyages interplanétaires. Lors des premiers tomes, on avait pris plaisir à découvrir Olh, sa société, ses personnages et son bestiaire, déstabilisants. Un univers bigarré et fantasque, dictatorial, mais qu’une jeune femme parvenait cependant à (é)branler. Pourtant les nouveaux univers ont des airs de déjà-vu, que ce soit Aldall la miséreuse exploitée, ou Marcade la riche commerçante. Le charme de l’héroïne Cyann reste entier. On reste émerveillé devant cette femme, sur qui même le temps n’a pas d’emprise. En revanche, les seconds rôles s’appauvrissent, les nouveaux venus ne sont pas à la hauteur : inspecteur mou du genou, aveugle désintéressé. Ces personnages apparaissent et disparaissent trop vite… par manque de personnalité, ou parce qu’ils/elles réapparaîtront dans le prochain tome ? Au final, c’est une petite déception (toute relative vue la qualité globale de la série) : l’imaginaire s’étiole, les personnages aspirent à la normalité. Le duo composé de François Bourgeon et de Claude Lacroix nous avaient habitué à mieux, beaucoup mieux. Ainsi en va-t-il des albums qui se font attendre trop longtemps…