L'histoire :
A Mulholland Drive, Kate se présente sous le nom d’Alex Thomas afin de percer les secrets de Sanders, gérant d’un centre de relaxation psychologique, tandis que Nigel s’y immisce discrètement. De son côté, Wendy part avec Jo Shape à Hong Kong, afin de retrouver un ancien ami du shaman, un certain Wan Chau, qui connaîtrait une personne susceptible de leur dévoiler quelques uns des mystères du « Territoire ». Notre trio part alors dans les montagnes pour rencontrer une jeune femme du nom de Kim, complètement isolée de la civilisation, toute de noire vêtue. Dans le cabinet du psychologue William à New York, une belle jeune femme ayant les mêmes traits que Kirstie Loomis se fait diagnostiquer ses rêves où elle voit un monde oppressant et des « corps noirs ». Désarçonné, le médecin fait appel à sa consœur Helen Lecter qui, en voyant le dossier par courriel, reconnaît les stigmates de la perte de raison de Nigel. Celui-ci continue à fouiller les différents bureaux de Sanders afin de découvrir des indices pouvant le mener à Kirstie. Mais l’assistante du gérant le surprend et prévient Sanders de l’intrusion. Kate est alors appelée par son assistante qui l’enferme dans une pièce close. Nigel est quant à lui tenu en joue par Sanders, bien décidé à en finir avec ce parasite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La narration du Territoire se poursuit sous plusieurs angles de vue (celui de Nigel et celui de Wendy). Comme à chaque fois, nous découvrons quelques mystères dévoilés sur cet endroit où les corps noirs pullulent, et profitons du dessin réaliste d’Espé auquel s’ajoutent par moment les paysages effrayants de Jean-Pierre Ugarte. Si les compliments autour des peintures de l’artiste ne se sont jamais taris, leur insertion est en constante progression au fil des épisodes. Leur proportion atteint son paroxysme dans ce Palingénésie (synonyme de « résurrection »), notamment à travers la page 8 (le plongeon de Francie alias Kirstie) et la double page 22 et 23. Les couleurs de Christian Favrelle sont bien réparties et s’enchaînent correctement dans une variété de teintes ne négligeant pas une certaine unité sombre. Le scénariste superstar Eric Corbeyran (Le chant des Stryges, Le régulateur…) se rapproche de plus en plus des sphères de David Lynch, entremêlant une ambiance contemporaine à des mystères paranormaux bien entretenus jusqu’à ce jour. Intense est la lecture de ce tome, qui nous prépare à une fin que l’on espère visuelle, théâtrale et tout simplement aussi réussie et mystérieuse que ce que la série nous a proposé à ce jour. Wait & see…
