L'histoire :
Gentilhomme flegmatique et méticuleux, Philéas Fogg a parié avec les membres de son Reform Club londonien que les moyens de communications modernes lui permettront de faire le tour du monde en 80 jours. En compagnie de son valet français, nouvellement recruté et particulièrement débrouillard, Passepartout, il s’est lancé dans la grande aventure et il a déjà traversé le Moyen-Orient et l’Asie. Ils sont désormais accompagnés d’une jeune femme indienne, Mme Aouda, qu’ils ont sauvée d’une immolation rituelle. Aujourd’hui à Hong-Kong, Fogg et Aouda ont été séparés de Passepartout, en raison de l’énième coup bas du détective Fix. Car ce dernier, persuadé de l’origine frauduleuse de l’argent que dépense Fogg pour son tour du monde, cherche tantôt à le freiner, tantôt à l’aider, pourvu qu’il puisse officiellement l’arrêter avec un mandat d’arrêt valable dans le pays. Fogg et Aouda embarquent donc vers Yokohama (Japon), espérant que Passepartout soit sur un navire les ayant précédés. C’est avec stupéfaction qu’ils le retrouvent là-bas, intégré à une troupe d’acrobates de rues ! Ils peuvent alors reprendre un paquebot à destination de San Francisco… tandis que Fix rumine sa nouvelle défaite planqué dans sa cabine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Loïc Deauvillier et la dessinatrice Aude Solheihac livrent ici la suite et la fin de la plus célèbre course contre la montre, scrupuleusement adaptée en BD à partir du roman éponyme de Jules Verne. Après deux tomes d’aventures, nous avions laissé Philéas Fogg et Passepartout séparés et en fâcheuse posture… qu’à cela ne tienne, en un petit tome, nos héros se retrouvent, parcourent plus de la moitié de leur tour du monde (Chine, Japon, Pacifique, USA, Atlantique, Angleterre) et parviennent à rejoindre leur base de départ… à l’heure dite ? Nous tairons la conclusion pour ceux qui ont oublié la pirouette finale, très futée, made in Jules Verne. Entre temps, le cœur de l’action de l’opus se focalisera sur un voyage en train mouvementé à travers les USA (pont qui s’écroule, duel, attaque d’indiens…). Au sortir du triptyque, le sentiment est mitigé. D’une part, on a la sensation que les auteurs ont parfaitement « fait le job ». C'est-à-dire que le roman est idéalement respecté dans son fond et sa forme : l’aventure se lit vite et avec trépidation, à la mesure de l’empressement des héros ; le style de dessin dynamique et moderne est agréable et conforme à ce qu’exigeait le lectorat cible (jeunesse). D’un autre côté, la richesse des péripéties n’aurait techniquement pas souffert d’une adaptation calibrée sur 4 ou 5 tomes… l’explication finale, rédigée en dernière planche, nous laisse un goût un peu amer. Mais le porte-monnaie du public aurait-il suivi sur une si longue transposition ?