L'histoire :
Il ne faut parfois pas tout prendre au pied de la lettre. Parce qu’alors, un rendez-vous peut être manqué. C’est ainsi qu’en ce début septembre, Olive et Carole sonnent à l’interphone de leur ami Toto qui n’est pas venu à la fête d’anniversaire de la première. Pourquoi ? Parce qu’il était écrit sur le carton d’invitation : « de 13 à 17 » (sous entendu heures). Or il n’a que 8… ans ! Sans commentaire… Toto a décidément des problèmes avec l’horloge. Lorsque son père lui demande de « surveiller » cette dernière – rapport à la cuisson des pâtes – il sait exactement à quelle heure l’eau a débordé mais ce n’est pas pour autant qu’il l’en a empêchée. Snif ! Son papa a du souci à se faire… Mais Toto n’est pas seul dans son cas. Ami prévenant, quand lui et son camarade Yassine sont surpris à roupiller en classe (au lieu de travailler), le tire-au-flanc vient au secours du second. Si Yassine n’a rien écrit sur sa copie (lui aussi), c’est parce qu’il l’aide ! A galérien, galériens et demi… Toujours prêt donc à venir en aide à son prochain, Toto sait chaque fois ce qu’il convient de faire. Arnold a avalé de l’encre en voulant nettoyer son plume ? Vite, il lui faut manger du papier buvard...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, l’idée d’insuffler vie à la plus connue des blagues « carambar » n’était pas gagnée. D’abord parce que chacun a son Toto, plus ou moins coquin ; ensuite parce que les cours de récrées étaient déjà surpeuplées ! Comment souvent dans le genre, c’est un Belge qui en a eu l’idée, en tout cas qui s’y est attelé. Et, bonheur, ce sixième album des facéties de « 0 + 0 » (soit la tête à Toto !) vient d’emporter le prix CANAL J de cette année, preuve d’un vrai succès. Thierry Coppée possède dans sa manche un atout de taille, son métier : instituteur. Il sait de quoi il parle et son personnage ressemble à un petit garçon comme il en existe tant – heureusement non en fait – avec ceci de différent qu’il est l’As des pitres ! Garnement turbulent, le jeune Toto est d’un naturel désarmant (un peu à l’instar de la chute d’une blague « carambar »…). On est à la fois sidéré, dépité et… touché, devant tant d’ingénuité. La colère est chaque fois veine. Les gags figurés tournent beaucoup autour du « bon mot » pris au pied de la lettre. Tel en va de l’horloge à surveiller la cuisson des pâtes comme de l’âge autorisé pour une fête d’anniversaire. Ajouter à cela les évidences de l’enfance (être malade signifie point d’école mais aussi couic les bonbons !) et vous comprendrez que l’on ne peut détester Toto. Visuellement, c’est gai et plein d’allant, soigné jusque dans la calligraphie choisie des titres. Un vrai succès couronné d’un prix quoi.