L'histoire :
Alors que son épouse Catherine sort d’une nouvelle grossesse, le comte Girolamo Riario de Forli accable toujours son peuple d’impôts et refuse de payer ses capitaines. Le moment est venu pour ses opposants, menés par la famille Orsi, de déclencher la révolte. Mais après l’assassinat du comte, Catherine se retranche dans sa forteresse, en attendant les secours menés par son oncle Ludovico Le More, maître de Milan. Mais après un âpre combat auquel elle prend part, Catherine se retrouve bientôt prisonnière des Orsi. Ces derniers lui réclament la reddition totale de la ville, et particulièrement de la forteresse, commandée par le secrétaire de son défunt époux, Tommaso Feo. Malgré le chantage exercé sur elle avec la menace d’exécuter ses enfants, « la lionne de Forli » ne faiblit pas, ne faisant que gagner le temps nécessaire à l’arrivée des secours et au retournement du peuple contre les révoltés. Et malgré les négociations entre ces derniers et la papauté afin d’éviter les représailles de Le More, la situation tourne en faveur de Catherine. La forteresse reste aux mains des hommes de la comtesse et les complotistes réalisent leur erreur de les avoir laissés en vie, elle et les siens. Et lorsque les cavaliers de Milan arrivent enfin, c’est le signal de la déconfiture pour les Orsi, obligés de s’enfuir, alors que Catherine pardonne à son peuple. Pour les meneurs, le jugement sera très vite expédié, le palais de la famille Orsi rasé devant leurs yeux avant leur exécution. S’ensuit une période de bonheur où le pape reconnait ses titres à Catherine qui, en plus d’épouser le fidèle et humble Feo, annonce la réduction des taxes. « Le jeu des 5 » semble désormais tourner en faveur de Catherine. Mais quand le roi de France Charles VIII et son armée franchissent les montagnes en vue de conquérir le royaume de Naples sensé lui revenir, et que son oncle ouvre les portes de Milan aux troupes du lys, Catherine se trompe d’alliance en proposant une coalition de tous les états italiens contre le puissant envahisseur, avant de se rendre compte de son erreur et faire allégeance aux Français…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’étalant chronologiquement de 1488 à 1509, ce second tome de la vie de Catherina Sforza, la « Lionne de Forli », reste dans la parfaite lignée du 1er, avec une histoire linéaire et (semble-t-il) relativement précise au niveau historique. Nous y retrouvons avec plaisir cette comtesse hors du commun continuellement mêlée aux intrigues de cette fin de Moyen-Âge, dans un royaume d’Italie aux états continuellement en conflit, afin de rester maître dans le « jeu des 5 alliances ». Et dans ce monde d’hommes où les révoltes et les complots succèdent aux assassinats et autres alliances de connivence, la belle comtesse ne s’en laisse pas compter, assumant parfaitement son rôle de maîtresse de ses villes, quitte à les défendre de ses propres mains. Nous la retrouvons ainsi tour à tour, revêtue de l’armure et l’épée à la main, afin de défendre sa forteresse de Forli contre son peuple ; prisonnière de ces mêmes hommes, en vue de négocier la reddition de la ville ; aussi bien qu’incendiaire de son propre château, avant de finir exilée dans un monastère de Florence. Entre temps, ces 20 années lui auront enlevé par le sang deux de ses maris et donné quelques progénitures (pour un total de 4, d’après Wikipédia, mais de 6 ou 7 (!) selon les auteurs…). La belle était néanmoins prête à les sacrifier sur l’autel de sa toute-puissance, invectivant du haut des remparts les révoltés prêts à passer au fil de l’épée ses enfants, tout en retroussant ses jupons et dévoilant son entrejambe, arguant qu’elle avait ici de quoi en faire d’autre… Ou commun mettre à mal tout esprit de velléité chez l’adversaire. Et si l’anecdote est exacte, comme l’ensemble de l’album, ce second opus de la Lionne de Lombardie semble beaucoup plus chargé que le précédent, avec énormément de faits historiques et différents à suivre. Et si l’on distingue bien chacun d’entre eux, l’histoire ne semble jamais en finir, avec parfois une très difficile compréhension des personnages, entre leur nom de famille, leur surnom ou l’usage de termes italiens trompeurs… Si bien que l’on se tourne allégrement vers la fée Internet afin d’y voir un peu plus clair. De même, si le dessin et les couleurs restent très agréable, la ressemblance entre certains personnages, principalement masculins, aussi bien dans leur visage que dans leurs habits, nécessite parfois quelques retours en arrière. Reste que l’ensemble s’avère cohérent et surtout historiquement fiable, ce qui reste tout de même la priorité d’une bande-dessinée historique, surtout quand elle nous permet de découvrir un personnage tel que Catherine Sforza.