L'histoire :
Alors qu’il vient de remporter la plus grande rencontre de sa carrière, Max Winson n’est pas au mieux. En effet, il voulait perdre cette partie, afin de sauver la vie de son adversaire, champion d’une dictature qui jouait sa peau. Mais, programmé depuis sa tendre enfance pour gagner, Max n’a pas réussi à perdre, remontant dans une espèce de transe un handicap de deux sets à rien pour s’imposer ensuite facilement. Le même jour, son père, entraineur tyrannique, décède. Il était sa seule famille. Son nouvel entraîneur, un fou échappé de l’asile, est de nouveau incarcéré. Max craque, il a horreur de ce qu’il est. Il rentre chez lui, détruit sa machine à entraînement et s’enfuit. Il ne peut s’empêcher de s’arrêter devant un marchand de télés et un match « à l’ancienne ». Il est subjugué par le jeu de Pancho el Gantès, une ancienne gloire. Epuisé, Max décide de s’endormir dans la rue. Mais Max Winson ne peut pas dormir à la belle étoile. Il est reconnu et harcelé par ses fans. C’est Pia, la journaliste qui lui a ouvert les yeux, qui le sauve. Il lui demande alors de l’emmener rencontrer l’ancien champion de tennis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Intéressé par la prise de conscience de ce jeune homme programmé comme un robot pour gagner, on avait été aspiré et fasciné par la fin du premier tome, si riche en rebondissements et en tension… Ce second et dernier tome est une nouvelle fois rythmé en diable, avec des temps forts et des temps faibles, parfaitement maîtrisés, comme un grand champion, par Jérémie Moreau. Franchement, on était tellement décontenancé devant le premier tome qu’on se disait que le second serait forcément convenu. Paf. Contrepied. On se fait balader dès le premier contact avec El Gantès, et on ne revoit plus le jour jusqu’à la fin. Le dessin, une nouvelle fois en noir et blanc, une nouvelle fois assez minimaliste, rond et facile d’accès, porte parfaitement l’histoire. Mais c’est encore le choix des cadrages et le découpage qui font qu’on entre dans cet album comme on enfile ses pantoufles, avec aisance et délectation. Mieux : il n’y a plus vraiment la gêne du premier album, où on se prenait d’affection pour ce jeune homme qui ne dégageait pourtant aucun sentiment humain, aucune empathie. Ici , Max est déjà un être humain, et il devient au fil des pages un homme… Max Winson, c’est une quête initiatique qui fait un peu penser, dans un registre et avec un déroulé sensiblement différents, à l’excellent Le Meilleur (The Natural), de Barry Levinson, avec Robert Redford. On peut voler sa vie à un très grand champion, il en fera toujours quelque chose de grand…