L'histoire :
Au beau milieu d’un marché de campagne, Okko et ses acolytes se faufilent dans la foule sans se faire remarquer. Noshin, qui déguste tranquillement ses soba, cherche à rassurer son maître : il en est convaincu, ils ne seront pas inquiétés par les autorités dans cette cité. Les illusions du moine sont de très courte durée quand, dans une rue adjacente au marché, le groupe découvre de grandes affiches avec la mise à prix de leurs têtes tapissant les murs. Soudain, derrière eux, un individu surgit de nulle part en se précipitant dans leur direction. D’un geste réflexe, Okko embroche l’inconnu de son katana : il n’a pas reconnu le marchand de soba venu leur apporter des baguettes pour déguster leurs nouilles japonaises. Le ronin en est persuadé, la mort de cet innocent est le signe qu’il est grand temps pour lui de laisser définitivement son katana dans son fourreau et de prendre sa retraite. C’est décidé, demain à l’aube, il se rendra au monastère des lunes d’ambre pour s’y retirer jusqu’à la fin de sa misérable vie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Neuf ans après le premier album, nous voilà enfin dans le « cycle du vide », celui qui va conclure cette série médiévale-fantastique japonisante devenue culte, imaginée et dessinée par Hub. Okko a désormais les tempes bien blanches : est venu pour lui le temps de se retirer et de quitter ses compagnons de route. Après cette annonce fracassante, Tikku demande à Noshin de lui expliquer comment il a rencontré Okko. C’est l’occasion pour le moine de lever le voile sur l’histoire personnelle du ronin, son enfance, de découvrir ses blessures, les événements de vie qui ont forgé son caractère. Bien qu’il s’agisse d’un album flashback, une nouvelle intrigue se met en place concernant la mère d’Okko. Le scénario est un peu moins original que ceux des précédents cycles, il n’en demeure pas pour autant moins prenant. Toujours aussi dynamique, la narration est fluide, les événements s’enchaînent à un rythme soutenu sur les 62 planches. Le trait d’Hub est impeccable, constant sur toute la série. Les planches fourmillent de détails, les cadrages sont d’une grande maîtrise (les storyboards sont en partie réalisés par son complice Emmanuel Michalak, le dessinateur de la série Aslak qu’Hub scénarise). La mise en couleur de Li est tout en finesse pour cet album qui nous plonge dans le passé d’Okko.