L'histoire :
9. Okko et ses amis arrivent dans un village calme... presque trop calme. Le maître est sur la défensive et se méfie de tout. La rue se vide à leur passage et quelqu'un court dans leur direction. Okko sort sa lame et tue l'inconnu. Il comprend trop tard qu'il n'y avait aucun danger et qu'il ne s'agissait que du restaurateur qui venait leur rendre leurs baguettes ! Okko est désespéré et il y voit un signe. Pour lui, il doit prendre son inkyo, déposer son katana et laisser ses compagnons. Il est persuadé que ses amis courront moins de risques sans lui.
10. Noshin continue à raconter son passé, alors que l’équipe marche dans le désert. Assoiffé, il n’arrive plus ni à marcher ni à parler. Heureusement, Noburo avait volé une bouteille de saké et l’avait gardée pour Noshin. Ragaillardi, Noshin raconte sa vie dans le monastère des Pruniers d’Argent. Il n’avait plus le droit de parler pendant un an, devait faire les tâches quotidiennes et devait s’adonner à la prière régulièrement. Le plus dur était de se passer du saké ! Pendant ce temps, le jeune Okko arrivait à un village à la sinistre réputation : le village des Cascades Ecarlates...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’ultime cycle de la série Okko sort en intégrale, comme les quatre précédents cycles. Celui-là a bien entendu un parfum particulier, puisqu’il marque la fin de la série, le héros Okko décidant de prendre sa retraite. Alors qu’on se rapproche de la fin, l'auteur Hub revient au début de l'histoire du Ronin et de nombreuses parts d’ombre sont révélées à travers son enfance et son passé. Le va-et-vient entre présent et passé est superbement orchestré, d’autant que la narration est complexe puisque le récit développe les deux histoires passées de Noshin et de Okko en parallèle. Comme les autres cycles, l’aventure est omniprésente, qu’elle soit issue d’un conflit entre samouraïs ou de luttes contre les démons. Pourtant, c’est le passé d’Okko qui fascine : loin d’être inférieur aux cycles précédents, ce retour en arrière est au contraire passionnant de bout en bout. Il permet également d’expliquer bien des éléments sur le caractère taciturne du Ronin, sans compter une révélation de taille : la véritable identité du mystérieux Noburo ! Jouant subtilement des flash-backs, Hub révèle petit à petit le puzzle du passé d’Okko qui gravite inexorablement autour de sa mère. Quand on recolle les morceaux, la vérité apparaît terrible et surprenante. Le graphisme est toujours aussi flamboyant, immersif et spectaculaire. Hub rend un hommage impressionnant à l’univers nippon et le voyage parcouru par Nishon et Okko sont autant de représentations exotiques de paysages luxuriants et de villages crasseux. Efficace comme une lame de Katana, vivant comme les films de Miyazaki, beau et méditatif comme une estampe, le dessin d’Hub sait tout représenter : scènes de combat, décors majestueux, portraits émouvants… Les couleurs participent à cette vie éclatante et l’on peut plonger dans des scènes de nuit inquiétantes tout comme se retrouver calfeutré dans une demeure riche et accueillante. Du grand art, donc, même si notre pauvre âme de lecteur erre comme un fantôme à la fin du cycle, comme si l’on finissait la lecture d’un testament. Après ce cycle, y aura-t-il vraiment le vide ?