L'histoire :
Le jour de ses noces, le fils de l’empereur du Pajan, victime d’une machination, est tué « accidentellement » par Okko le rônin. Dans un royaume à l’équilibre bien fragile, ce mariage d’intérêt venait pourtant sceller une alliance entre deux clans… Cet assassinat relance les guerres fratricides. La crise politique dégénère. Les paysans sont affamés par ces nouveaux conflits, décimés par les épidémies et les intérêts fondamentaux de certains membres du clan de Pajan sont menacés. Malgré la promesse de récompenses et des avis de recherche placardés à travers toutes les provinces du Pajan, Okko et ses acolytes demeurent introuvables. L’empereur ne décolère pas et sombre progressivement dans la folie. Hanté par le souvenir de son fils, il est prêt à tout pour se venger et voir la tête du meurtrier servie sur un plateau. Le samouraï déchu et ses compagnons errent clandestinement dans la campagne à la recherche du peintre, le maître Kaitsusan, qui pourra les conduire vers la dame Kochika Yommo, la veuve du prince de Pajan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après nous avoir laissé en haleine avec un cliffhanger insoutenable, c’est avec une certaine fébrilité que l’on retrouve Okko et ses compagnons dans ce 8ème album qui vient conclure Le cycle du feu. Alors que Kochika, fille de l’empereur de Yommo vient d’épouser sous la contrainte le fils de l’empereur du Pajan, elle donne un langoureux baiser à Tikku, le jeune compagnon d’Okko. Dans un élan de rage, le mari jaloux souhaite laver son honneur. Témoin de la scène, Okko vole au secours de son ami et tue le fils de l’empereur d’un coup de katana. Condamné à fuir, notre troupe va cependant chercher à connaître les principaux bénéficiaires de ce drame funeste. Ayant réussi à s’infiltrer dans la cité des mille forges, le groupe arrive à retrouver Kochika Yommo pour tenter d’avoir des bribes d’explications… Dans ce nouvel album, Okko, héros sombre et ambiguë (entre le mal et le bien), fait couler l’hémoglobine à flot, au gré des têtes tranchées par sa lame bien affûtée. Le scénario est intense, complexe : il demeure toujours aussi captivant, fascinant, car il alterne habilement magie, fantastique et culture japonaise féodale avec beaucoup d’intelligence et de cohérence. Le dessin particulièrement dynamique d’Hub et son découpage subtil (aidé d’Emmanuel Michalak au story-board) donnent un rythme soutenu à l’histoire. Les décors sont majestueux avec une mise en couleur flamboyante, plaisante (Li et Hub). Le seul bémol que l’on puisse cependant relever, pour ce 8ème album, porte sur les scènes dans l’île des jardins d’hiver qui se déroulent sous la neige, ce qui en rend la lecture moins fluide. On attend avec impatience l’ultime cycle, celui du vide, de cette grande série des éditions Delcourt.