L'histoire :
Première fois : Un couple dénudé se trouve au lit, dans un moment tendre a priori post-coïtal. L’homme demande à la fille de lui raconter sa première fois. Ce qu’elle fait de manière sincère…
Sex-Shop : Une jeune femme se masturbe sur son lit. Manquant visiblement de résultat probant, elle décide qu’aujourd’hui, elle ira s’acheter son premier gode-michet. Direction Pigalle, elle entre pour la première fois dans un sex-shop et tente d’assurer et d’assumer sa démarche. Devant un rayon incroyablement garni, elle se fait conseiller par un vendeur…
Fantasme : Assise sur un miroir, une jeune femme se rase le pubis. Ce faisant, elle fantasme à fond les ballons, se caresse, s’imagine ce qu’« il » peut lui faire, ce qu’« il » va lui faire…
1 + 1 : Une jeune femme donne rendez-vous à une connaissance dans un mojitos pour fêter une promotion sociale. Elle y va sans arrière-pensée (et pour cause… spoiler), se laisse un peu aller à picoler, se déride totalement et…
6 autres Premières fois suivent, nommées de manière suggestives : 2+1, Nulle, Club, Soumission, Sodomie et X-rated
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trop souvent boudé ces dernières années, l’érotisme en BD retrouve récemment des splendeurs sous la bannière des éditions Delcourt. Après le pavé pornographique Filles perdues d’Alan Moore, voici un nouveau recueil instillé par David Chauvel (décidément, il se faufile partout celui-là !), à recommander chaudement à celui ou celle qui s’intéresse à la chose. Comme son titre l’indique, l’ouvrage narre des Premières fois en matière de sexe et de plaisir charnel. Comme le genre l’exige, il est vivement conseillé d’éloigner les têtes blondes de ces scènes ouvertement pornographiques. Sans doute ces historiettes très coquines vous paraîtront-elles plus « avenantes » sachant qu’elles sont scénarisées par une jeune femme. De la manière la plus naturelle du monde, sans s’encombrer des tabous et sans fausse pudeur, Sibylline aborde néanmoins 10 sujets chauds comme la braise. Tous arts confondus, le genre érotique aspire à titiller un imaginaire tout à fait particulier. A 10 reprises ostensibles et réussies, Sibylline fonce droit vers cet objectif, l’atteignant à chaque fois à 200%. Tantôt imprévisibles, tantôt osées, ces Premières fois émoustillent les sens, amusent, choquent parfois, selon le ressenti ou les expériences de chacun. Comme la scénariste le résume dans la postface, « le cul, c‘est beau, les excès de certains sont pour d’autres une normalité tendre ». De grands noms de la maison d’édition se sont prêtés à l’exercice, tous différemment, mais tous avec talent. Les artistes se sont réparti les sujets en fonction de ce qu’ils étaient, ou au contraire de ce qu’ils n’étaient pas. Il n’y a aucune perversion malsaine là-dedans, juste un désir commun de transgression. Dans l’ordre et de manière exhaustive, on retrouve Alfred (le dépucelage), Capucine (premier sex-shop et premier gode-michet), Jérôme d’Aviau (un gros fantasme assouvi), Virginie Augustin (première relation lesbienne), Vince (recrutée pour une soirée à 3), Rica (états d’âmes d’une poupée gonflable), Olivier Vatine (la première fois dans un club échangiste), Cyril Pedrosa (la découverte du plaisir SM), Dominique Bertail (première sodomie au sein d’un couple avec les rôles inversés) et Dave McKean (l’amour assisté par vidéo). Certains finiront la lecture d’une seule main. D’autres la finiront… plus tard.
