L'histoire :
Nävis ne veut plus avoir aucun lien avec la Constituante. Pour gagner sa vie, elle œuvre désormais en tant que mercenaire, avec Bobo et Snivel. Leur dernière mission s'est soldée par un échec, en raison de la trop grande bonté de l'humaine. Etant donné qu'elle est couverte de dettes, Nävis répond aujourd'hui à l'appel d'un milliardaire. Ce dernier est devenu propriétaire d'un astéroïde à gravité compensée, sur lequel il souhaite bâtir une villa de luxe. Le problème est que cette mini planète est peuplée d'espèces sauvages particulièrement belliqueuses. Nävis et ses amis passent donc un entretien, en compétition avec des sacrés durs-à-cuire, pour faire un peu de ménage... Et contre toute attente, sa morale irréprochable et son tempérament de cochon séduisent le milliardaire : c'est elle et et son équipe qui sont recrutés, malgré les émoluments exorbitants demandés. Le milliardaire et ses amis suivent les opérations par écran interposé et ils sont surpris par les méthodes employées. En effet, Nävis et Bobo ne tuent pas les créatures, mais ils les capturent pour les conduire sur un autre astre. Or au fur et à mesure des captures de monstres, Nävis perçoit que leur commanditaire leur cache quelque chose. Comme s'il essayait de les piéger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est avec une régularité exemplaire que chaque année, le duo Morvan-Buchet livre un nouvel opus de Sillage. Cette régularité louable se conjugue avec des qualités sans cesse renouvelées. Après un diptyque astucieux, les auteurs remettent le couvert en faisant de Nävis une mercenaire indépendante et éloignée de la Constituante. Pour gagner sa vie, elle accepte des missions en général périlleuses, mais toujours selon ses inébranlables principes. Pour les réussir, la belle est accompagnée de son fidèle Snivel et de son meilleur ami Bobo. La fine équipe part cette fois sur une planète, pour y capturer des créatures répugnantes et belliqueuses. Ainsi se présente la base de cette histoire, qui n'est pas sans rappeler les premiers opus de la série. La narration de Jean-David Morvan fonctionne parfaitement et les petits clins d’œil laissés ici et là (dont un hommage au regretté Mœbius) font mouches. On s'amuse des petits flashbacks qui permettent au suspense de s'installer plus solidement. On applaudira également la belle performance de Philippe Buchet qui éclabousse tout l'album de son talent. Entre les innombrables races d'extraterrestres, toutes plus bizarres les unes que les autres, et les vaisseaux soignés et alambiqués, chaque case dévoile une imagination toujours bien vivace chez l'artiste. Ce Chasse gardée apporte aussi son lot de révélations, notamment avec un cliffhanger des plus étonnants ! La série laisse donc dans son Sillage un nouvel opus d'excellente tenue...
