L'histoire :
En son palais de Babylone, le roi Kadashman reçoit en séance le général et prince égyptien Ramessou venu le trouver pour lui faire part d’une situation préoccupante. L’héritier du trône de Ramsès est à la recherche de compatriotes, une de haute lignée, son « frère » et un fils de quatre ans enlevés par des bédouins peu scrupuleux près de Memphis. Tous sont aimés de Pharaon et il serait malvenu pour l’amitié entre les deux royaumes qu’ils demeurent esclaves en cette lointaine cité. Le souverain alerté accorde à son invité la liberté d’entamer des recherches pour les sauver. Cependant, s’il n’en souffle mot, il est certain qu’il enverra aussi de son côté des espions afin de devancer l’Egyptien et tenter de monnayer ses prises. Meresankh et Khaemouaset doivent faire au plus vite pour retrouver Khéti et Hori, en fait petit-fils de Pharaon. S’il advenait que la nouvelle de la captivité d’un prince de sang soit éventée, alors le déshonneur de la noblesse serait encore plus grand. Par ailleurs, chez son « maître », Hori continue de refuser sa situation servile et refuse tout ordre ou nourriture. Enfermé, il va pourtant faire la rencontre d’une des jeunes filles de la maison, Lurindu. Cette dernière a été promise à la déesse Ishtar en remerciement de l’héritier mâle récemment né, après cinq filles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis maintenant 6 tomes, le pli est pris, chaque épisode s’attardant sur l’un des personnages d’une histoire découpée en diptyques. Cet album clôt donc l’aventure débutée avec Kheti ou l’amour de Ninmah et cela de fort belle manière. Sur les terres d’Horus demeure la série phare d’Isabelle Dethan. Ce titre se justifie tant par l’attention portée à l’objet qu’à l’exposé de péripéties singulières baignées du flot de l’Histoire. Rien n’est laissé au hasard, chaque vignette, chaque détail ayant fait (sans nul doute) l’objet de recherches approfondies. Le temps d’une escapade en Mésopotamie, le lecteur fait ainsi connaissance avec Babylone et ses somptueux jardins suspendus. La civilisation sumérienne ne recèle peut-être pas autant de trésors que celle de sa pharaonique voisine mais elle a laissée de précieux legs tels les lois d’Hammurabi, célèbres recueils d’édits traitant des relations sociales deux millénaires avant notre ère. Le glossaire final, sommaire mais clair, rend justice à l’ensemble : soigné et parfaitement maîtrisé. Compositions graphique et narrative témoignent d’une grande maturité. Le trait est fin et l’ambiance chaude comme à l’accoutumée. La dimension religieuse allant de pair avec toutes choses jusqu’à il y a peu, Hori devra défier Ishtar pour gagner sa liberté et celle de sa jeune « compagne ». L’Homme est tout mais il se plaît à en faire peu de cas. Qu’en est-il du fils conducteur, me direz-vous ? Eh bien, la belle Meresankh n’en finit donc pas de s’attirer le courroux des dieux et déesses du panthéon égyptien (ou plus largement, ici, antique). Prochain épisode : Neferhor ou la quête d’Isis, retour au bord du Nil.