L'histoire :
Sud Egypte, région des mines d’or. Pharaon est informé (par coursier) de pillages et raids meurtriers s’y répétant de manière inquiétante. Craignant une rébellion, le souverain décide d’envoyer sur place ses fils Ramessou, général héritier du trône, et son frère, le prince Khaemouaset, tout juste rentré de Thèbes. Leur ordre de mission est simple : s’enquérir de la situation et rétablir l’ordre au besoin (…). De son côté, Mery a appris qu’Imeni est vivant en cette même région de Haute Egypte. Le jeune homme fut détenu comme esclave dans les mines, avant de réussir à s’échapper. Sans attendre – et malgré la colère du prince qui la répudie, fou de jalousie – Meresankh décide de partir le rejoindre. Mais une fois sur place, les choses se précipitent : le gouverneur du nome est arrêté pour corruption, coupable d’entente avec les bien-connus Sethi et Nephtys, ambitionnant de se bâtir un royaume au détriment de Pharaon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il fallait bien, un jour, une fin à cette belle série… et les meilleures (fins) arrivent souvent après un nombre de tomes « raisonnable ». Imeni ou la résurrection d’Osiris, 8e volume des aventures de Dame Meresankh et du prince Khaemouaset, conclut donc de manière appliquée une série que l’on quitte à regret. Un volume mêlant l’excellent et le moins, envoûtant mais frustrant aussi dans son dénouement. Côté éloges, Isabelle Dethan signe 46 planches d’une haute tenue graphique, tant au regard d’un crayonné vibrant et fin que d’une mise en couleurs impeccable dans le choix des tons et des dominantes chaudes. L’ambiance convaincante obtenue ne surprendra pas les amateurs du titre et séduira sans peine les autres. Côté moins, l’intrigue imaginée ne perd pas de temps – on entre dès la seconde planche dans l’histoire – mais les choix retenus, relatifs aux destins des différents protagonistes, laisseront – peut-être – un goût amer au lecteur. Ressuscitant des personnages que l’on croyait oubliés, enterrés (Imeni) ou vaincus (Sethi et Nephtys), Isabelle Dethan souhaitait sûrement boucler l’aventure par un dernier hommage à ceux qui l’ont animée. Cependant, c’est oublier que de l’eau a coulé sous les ponts. Depuis, par exemple, la disparition d’Imeni, la relation développée entre Mery et le prince Khaemouaset méritait peut-être meilleur sort. Si l’attitude de Meresankh est partagée, le choix du cœur n’est sans doute pas le bon (?). Le caractère de l’héroïne – son souvenir – y aurait gagné en complexité et intérêt. De même, la fin réservée à Sethi laisse penser qu’il fallait un ennemi, un « alibi », à ce dernier tome. Une fin un peu rapide (…). En résumé, Sur les terres d’Horus se termine sur une note à l’ambiance magnifique d’application, mais laissera aussi des regrets, c’est selon…