L'histoire :
Accusés à tord d’avoir fomenté un attentat à l’encontre d’un sénateur républicain pro-chasse, les membres de l’organisation antivivisection Tatanka sont en fuite. Journaliste au Chicago Tribune, Brian est infiltré parmi eux à des fins de reportage et se sent de plus en plus impliqué dans leur combat. Il suspecte les autorités de vouloir étouffer le début d’une épidémie. En effet, un petit singe porteur d’un agent pathogène inconnu semble avoir contaminé une première fois un chien. L’animal infecté s’était alors attaqué à un troupeau de moutons, et deux jours plus tard l’éleveur mourrait dans d’horribles saignements. La maladie se propage à présent à grande vitesse. En ville, un chauffeur de taxi est mordu par le singe. En campagne, le chien malade est abattu après avoir été mortellement blessé. Mais auparavant, il a eu le temps de mordre un nouveau porteur, lui-même en contact avec une serveuse de saloon. En examinant au microscope les prélèvements faits sur les victimes, les scientifiques s’aperçoivent qu’il ne s’agit pas vraiment d’un virus ordinaire, mais d’une sorte de vers minuscule, une forme d’endoparasite hautement pathogène, autoreproducteur et encore jamais observé sur terre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le premier tome de ce thriller bactériologique s’apparentait fortement au film Virus (avec Dustin Hoffman), ce second épisode abandonne rapidement cette piste. Comme à son habitude, le scénariste Joël Callède déroule en parallèle plusieurs fils narratifs, distillant progressivement un suspens très prenant. D’un côté, la contamination suit son cours, à droite à gauche, et prépare le lecteur, à terme, aux ravages d’un fléau particulièrement exterminateur. D’un autre côté, les autorités sanitaires prennent la mesure de la catastrophe en découvrant l’endoparasite inconnu. Au terme de l’album, soit la moitié de la série (prévue en 4 tomes), on baigne presque dans une ambiance SF digne de John Carpenter, tant la monstrueuse bestiole, démultiplicatrice et grouillante, est terrorisante. Enfin, les héros du groupe Tatanka se réfugient chez un écolo et s’apprêtent à remonter l’origine de l’épidémie, certainement la seule issue au thriller. Ce faisant, les protagonistes dévoilent un peu plus de leurs personnalités attachantes. Tout cela contribue à faire une nouvelle fois monter l’intensité de superbe manière : lentement mais surement, et en n’omettant aucune zone d’ombre. Le dessin très réaliste de Gaël Séjourné ajoute encore à la crédibilité du fléau… Bref, voilà encore une ambiance « kinguienne » (néologisme de Stephen King) bien angoissante et très habilement orchestrée…