L'histoire :
A l’occasion du mariage de son collègue René Toxa, de la PJ de Marseille, le commissaire parisien Louis-Armand Raffini a pris 15 jours de vacances à Cogounan, à côté de Cassis. Après s’être relooké dans les boutiques locales, il s’imprègne de la quiétude des lieux et apprécie d’autant plus le rythme provençal que les filles y sont jolies. Le soir du mariage, il sympathise même avec Mireille, une pétillante jeune femme hélas promise à un chanteur qui se prend pour Dario Moreno. Le courant passe néanmoins entre ces deux là. Quelques jours plus tard, Mireille dérange Raffini en pleine partie de pèche : elle n’a plus revu son Dario depuis le mariage. Elle a reçu une carte postale de lui, envoyée de Rio de Janeiro, dans laquelle il la rassure vaguement et lui demande de remettre « le paquet qu’il lui a confié » à son ami Dédé. Mireille s’inquiète et relate aussi à Raffini son agression la veille au soir par une sorte de mafieux, qui voulait lui aussi récupérer « le paquet ». Oui, mais quel paquet ? Pour Raffini, c’est plus que louche. Une visite à l’appartement dévasté de Dario confirme que des truands cherchent quelque chose de précis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Taiseux, solitaire, mais efficace, le commissaire moustachu Raffini revient après 5 ans d‘absence… et une nouvelle pérégrination éditoriale (6 éditeurs différents en 10 tomes !!?). A l’invitation d’un collègue marseillais, notre héros bourru se déride un chouya en enquêtant, cette fois, du côté de la cannebière. Il marche ainsi dans les pas d’un certain Léo Loden – les auteurs font d’ailleurs un clin d’œil à son dessinateur, Serge Carrère, saurez-vous le trouver ? – dans un registre toutefois plus réaliste. Hormis la tranche de l’album qui dénote une fois de plus au sein des bibliothèques, il faut reconnaître que cette 10e enquête se déguste comme un petit polar rural impeccablement assaisonné : il n’y a absolument rien de révolutionnaire, mais c’est diablement efficace. La relation entre le policier renfrogné et la pétillante Mireille y est sans doute pour beaucoup : elle prend quasiment le dessus sur l’affaire de drogue et de gangsters de la trame générale. Le dessin réaliste rehaussé d’aquarelles de Christian Maucler, qui livre une partition graphique impeccable, sert beaucoup cette réussite. Les personnages attachants évoluent au sein d’un découpage et de cadrages ad hoc, qui font la part belle à la lumière et à l’ambiance méditerranéennes. Espérons un peu de stabilité à cette excellente série sans éditeur fixe, et pourquoi pas une réédition cohérente de tous ses épisodes au sein d’une belle charte commune ?