L'histoire :
Le disgracieux docteur Fez, psychiatre de profession, reçoit pour sa énième séance Madame Claudia, une jeune bourgeoise d’une élégance rare. Prétextant le protocole thérapeutique, il la pousse, comme à chaque fois à évoquer son corps, sur lequel il fantasme totalement… mais elle ne tombe pas dans le panneau et s’en va, outrée. Le soir, il se retrouve seul, dans un bar, à noyer son chagrin. Sans rien connaître de son émoi, un de ses confrères l’aborde et lui parle de la récente invention révolutionnaire d’un docteur genevois. Greffé sur le cerveau d’un patient, un minuscule récepteur permettrait de décupler ses pulsions sexuelles, à partir d’un boîtier émetteur externe. Le collègue imagine que cela peut servir à soigner l’impuissance de Fez… mais Fez, lui, a une tout autre idée derrière la tête. Dans les jours qui suivent, il s’arrange pour dérober l’invention et kidnapper Claudia ! Le mari de cette dernière s’inquiète et s’apprête à engager un détective, lorsque la jeune femme est retrouvée. Pour toute explication, elle dit avoir eu un malaise et ne se souvenir de rien. Plus tard, alors qu’elle fait du shopping en ville avec une amie, sans raison, elle est prise d’une irrésistible envie de se caresser le sexe dans une cabine d’essayage. Elle sort même de la cabine dénudée et se livre à un scandaleux numéro d’exhibitionnisme et de fellation sur un vendeur, au beau milieu des clients ! Non loin de là, la molette de son émetteur à la main, Fez se gausse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le monde entier reconnaît à la Belgique (et à la France, par extension) d’être la patrie de la bande dessinée, reconnaissons à l’Italie d’avoir soumis cet art aux voluptés de l’érotisme. De Serpieri à Giardino, en passant par de Vincentiis, les artistes italiens rivalisent de talents et d’idées suggestives en la matière. En 1983, Milo Manara frappait un grand coup, profondément (sic) et durablement, en publiant le premier tome de l’ingénieux Déclic, en noir et blanc. Plus qu’un véritable scénario, le synopsis est aussi basique qu’un bon gros fantasme masculin : il s’agit d’expérimenter, en toutes situations, une machine neurologique qui transforme une belle jeune femme au tempérament bourgeois et pimbêche, en nymphomane impudique et vicieuse. Un pauvre hère aux faux airs de PPDA joue alors en cachette avec la mollette qui fait clic, puis déclic, puis clic, puis… Bon ça va, on a compris. A part moult occasions de donner des bouffées de chaleur aux lecteurs du sexe fort, il n’y a pas vraiment de scénario. En même temps, il aurait été dommage de gâcher l’imagination vagabonde du mâle hétérosexuel, en la dispersant par une intrigue savamment construite. Profitons donc du spectacle et des situations jouissivement rocambolesques et réitérées, qui ne perdent pas grand-chose (mais n’y gagnent pas non plus vraiment) à être mis en couleur dans la présente édition présentée par Drugstore. Un chef d’œuvre de l’érotisme, qui restera dans les anales…