L'histoire :
La belle Claudia Christiani est désormais présentatrice pour une émission télé parlant d’écologie. Les téléspectateurs appellent en direct au téléphone et des spécialistes répondent à leurs questions, sur la couche d’ozone, le réchauffement climatique… Ce jour là, un inconnu la met très mal à l’aise devant la caméra, en abordant un sujet qui n’a rien à voir : il lui parle d’un curieux boîtier qu’il aurait découvert, qui stimulerait le plaisir sexuel, et dont elle serait l’unique récepteur. En sortant du plateau, Claudia est furieuse après ses techniciens qui n’ont pas su filtrer un tel appel. Elle ne s’attend pas à ce que l’inconnu en question la coince déjà dans les toilettes et prouve ce qu’il avançait précédemment en tournant légèrement la molette dudit boîtier, qui ressemble à un bête thermostat. Il a le physique de James Dean et dit s’appeler « Faust Fucker »… tout un programme. La plaçant sous la menace d’un orgasme intempestif, il l’oblige à se déshabiller. Deux collègues rentrent alors pour uriner et repartent quelque peu décontenancés après avoir assisté au total manque de pudeur de la présentatrice. Claudia tente alors de récupérer le boîtier dans les mains de l’homme, en vain. Il la coince contre le mur, l’oblige à se découvrir les fesses, à les écarter et tandis qu’il tourne la mollette…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement publiée en 1991, la suite de ce concept érotique génial est aujourd’hui rééditée en version colorisée chez Drugstore. Pour rappel croustillant, le synopsis de la série veut qu’une jeune femme charmante et distinguée soit devenue l’objet sexuel d’un transmetteur d’ondes qui décuple involontairement ses pulsions sexuelles… et qu’un petit malin en fasse bien évidemment l’usage vicelard attendu. Certains peuvent certes voir dans cette trame l’apologie scabreuse d’une forme de viol caractérisé… Aussi Manara prend-il soin de brouiller les pistes en entretenant la possibilité que Claudia ne subisse pas réellement les effets du boîtier, mais prenne ce joujou comme prétexte pour s’abandonner à une libido naturellement exacerbée. A partir de ce principe énoncé, le cerveau masculin du lecteur hétérosexuel doit logiquement enclencher (lui aussi involontairement) son imagination sur mille fantasmes polissons, dans des situations audacieuses ou exotiques. Etrangement, Milo Manara, lui, ne va pas aussi loin. Sur les premières pages de cette suite facultative et indispensable (sic), il s’arrête aux toilettes publiques d’une grande chaine de télé. Le maître de la BD érotique préfère jouer sur le rythme, retenant cruellement son petit effet, jouant avec les bouffées de chaleur du lecteur. Puis, le temps d’une promenade urbaine en vélo sans culotte, puis d’une longue scène de fouettage dans une salle de billard, puis d’une idée hallucinante pour survivre à la faim sur un radeau, il déroule un scénario sans grande complexité mais pas non plus sans effet. En effet, grand fripon devant l’éternel, l’artiste n’en est pas moins bourré de talent. Ses encrages léchés sont toujours mis en scène avec beaucoup de doigtés, aux sens propres comme aux figurés. En attendant la réédition couleur des tomes 3 et 4, allez donc baisser un peu le thermostat…