L'histoire :
Cannes, Villa « Yakimour », août 1949. La Cadillac qui transporte le couple Aga Khan et son épouse, la Bégum, file vers l'aérodrome de Nice. Quand, au détour d'un virage, une Traction Avant se met en travers de la route. En quelques minutes à peine, se déroule le hold-up le plus spectaculaire de l'après-guerre. Le couple Aga Khan se trouve délesté d'un petit sac à main renfermant un diamant de 22 carats... Montant du butin : plus de 200 millions de francs en bijoux ! À Paris, le jeune Atom Vercorian, fils de flic, se balade avec sa compagne, après avoir vu Chaînes conjugales de Joseph L. Mankiewicz, avec Kirk Douglas. Il rêve d'être détective privé... quand il apprend par les journaux, le hold-up du couple Aga Khan ! Ni une, ni deux, il file au 36 Quai des Orfèvres, voyant là l'opportunité de faire un gros coup. D'autant plus que son commissaire de père patauge dans la semoule avec cette affaire, dont il peine à trouver la solution. Flanqué de Mimi, une souris au caractère bien trempé, et rejoint par Jojo la Toupie, ancienne gloire du catch catégorie poids lourds dont le passé pourrait bien être lié à celui de la Bégum, l'apprenti enquêteur remonte la piste des braqueurs, aiguillé par les anciens compagnons de maquis de son paternel...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Ciel mes bijoux » crie la Bégum de l'Aga Khan quand elle s'aperçoit que ses précieuses breloques sont restées dans la villa, alors qu'elle ne se sépare jamais d'eux ! Cette phrase prononcée par la Bégum au moment du hold-up est restée dans la légende, tant ce vol défraya à l'époque la chronique, à l'aube des années 50. Phrase reprise par Hergé dans la bouche de la Castafiore, dans l'album Les bijoux de la Castafiore, rendant au passage, un hommage appuyé à Gil Jourdan. Loin de raconter ce faits divers stricto sensu, le duo bien rodé Yann-Schwartz propose une nouvelle fois une merveille d'album, dont l'intrigue se situe entre Paris, Marseille et Nice. Dans les textes, le scénariste natif de la cité phocéenne s'en donne à cœur-joie avec des palabres illustrant la fameuse faconde méridionale et des expressions argotiques de derrière les fagots, pleines de gouaille, qu'on croirait toutes droit sorties des Tontons Flingueur. C'est pur régal. Olivier Schwartz s'empare de la dynamique du récit avec son trait en ligne claire, toujours élégant (croquant au passage et entre autres, Léon Zitrone au commentaire, lors d'un match de catch !). Ses couleurs éclatantes participent à une lecture fluide et efficace. Atom Agency fait l'effet d'un jolie bombe !