L'histoire :
Bessie se souvient de son enfance dans sa tribu cherokee des Lighthorses, lorsqu'un ami de son père, revenu d'une année d'exil pour purger sa peine est venu demander à son meilleur ami de l'exécuter, conformément à la tradition pour les condamnés à mort. Au volant de son hydravion, elle revient à la réalite, qui doit consister à livrer une cargaison d'alcool à Ralph Capone, et de profiter ensuite d'un peu de repos. Mais devant ses yeux, un avion civil, en l'occurence un autre transporteur pour Capone, est attaqué par un biplan des garde-côtes, qui veut visiblement l'arrêter par tous les moyens. Bessie décide de ne pas s'en mêler, mais elle va suivre les deux avions, abattre le soi-disant engin de garde-côtes, et voir l'autre avion se diriger vers une piste d'atterrissage inconnue. Elle soupçonne un coup fourré de la bande rivale de Capone, change de cap et doit finalement se poser sur le lac. De retour à Chicago, elle est vite repérée par les hommes de Capone, et va devoir s'expliquer devant le patron de la pègre lui-même.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bessie n'a toujours pas que des amis. Ce quatrième volume qui clôt le récit pourrait d'ailleurs ouvrir sur un nouveau cycle. A priori, ça ne sera pas le cas. Les auteurs s'emploient donc à mettre fin aux grandes rivalités dessinées dans les volumes précédents, avec les indispensables flashbacks sur le passé de Bessie, qui a forgé sa forte personnalité. Les ressorts de l'intrigue sont classiques, beaucoup d'action, un ton globalement distrayant malgré les grands enjeux de la société américaine de l'époque. Bessie fait preuve de courage, d'un peu de chance et d'un flair à toute épreuve. Les quelques personnages clés qui restent sur le carreau ne semblent pas l'émouvoir plus de quelques cases. C'est la patte du scénariste Yann, un grand mécanicien des intrigues qui n'est pas forcément à la recherche de profondeur psychologique. Mais à l'image des avions toujours aussi bien dessinés par Alain Henriet, tout cela tourne rond, le rythme est au rendez-vous, même si le suspense est léger. Et le plaisir de découvrir le Chicago d'il y a un siècle et les rues de Manhattan sous la patte d'un dessinateur très talentueux vaut qu'on se plonge dans ce récit classique.