L'histoire :
Bessie rêvait de devenir pilote depuis sa petite enfance, même si cela semblait impossible pour une enfant métis, indienne à la peau noire, dans ces Etats-Unis sous l'influence d'une ségrégation quotidienne, profondément ancrée dans la société. Pourtant elle se souvient que lorsque son frère est revenu du front français, il lui parlait déjà de ce pays où les noirs pouvaient être acclamés comme des héros au combat, ou devenir des stars du jazz. Ce frère qui va devenir le cuisinier d'Al Capone ! Maintenant, elle possède son propre avion, bien à l'abri dans son hangar dans la campagne texane, près de Waxahachie, mais devenu la cible des suprémacistes blancs depuis qu'elle a descendu un biplan du Ku Klux Klan en plein vol. Elle est en pleine mission de livraison d'alcool pour le compte du patron de la pègre lui-même, lorsque le hangar est attaqué en son absence. Mais les gamins du comté sont là, ils étaient justement en train de jouer autour de l'avion qui les fait tant rêver. Or Bessie a laissé une arme sur place. Un garçon plus courageux que les autres va s'en servir contre les deux hommes qui franchissent la porte.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bon, c'est désormais un fondamental de la bande dessinée grand public : dès qu'il a terminé une série avec des avions dedans, Yann en démarre une autre. Et dans les avions, il met une héroïne courageuse comme tout, avec un passé pas facile, et qui devrait tomber amoureuse de son pire ennemi potentiel. A ce stade de cette nouvelle série, l'amoureux n'est pas encore apparu, à moins que le blondinet qui l'avait traitée de « négresse stupide » au tome précédent... on verra. Cela dit, Yann sait y faire, et il sait surtout s'entourer de dessinateurs qui mettent en valeur les engins qui volent – ici des biplans du début du siècle dernier. Alain Henriet est à nouveau l'homme de la situation, il contribue énormément au moment très agréable que l'on passe à la lecture de ce deuxième épisode. On se balade dans des paysages multiples toujours superbement dessinés, que ce soient les appontements où l'hydravion décharge sa cargaison, ou la campagne américaine et ses hangars aux toits arrondis typiques. L'histoire en elle-même, avec le ton léger qui s'impose, distrait sans réellement surprendre. En revanche, sa mise en scène est réussie, tout comme les multiples aller-retours vers différents moments du passé de Bessie, qui enrichissent considérablement l'intrigue. Une bonne série donc, aussi bonne que les quatre précédentes sur des thèmes proches. Alors pourquoi ne pas se laisser faire ?
