L'histoire :
Pour les membres de l’agence Damoclès, spécialisée dans la garde du corps de luxe, la protection du jeune Saïd doit monter d’un cran face à l'efficacité de ses ennemis. Cet insupportable fils à papa, jet-setter et héritier d'un empire industriel de l'armement, est en effet menacé par l'armée de Sherwood, qui a ses raisons pour s'en prendre spécifiquement à la famille El Ahmad. La menace se fait bien plus précise, quand ces derniers tentent d’enlever Saïd par hélicoptère, du balcon de l’hôtel de luxe où il se consacrait à sa conquête féminine du jour. L'agence Damoclès doit alors mettre en place une procédure d'isolement total du jeune héritier. Cette procédure rarissime consiste à le contraindre à séjourner dans des résidences secrètes, aux quatre coins du monde, sous garde très rapprochée. Mais l'armée de Sherwood tend un nouveau piège à l'équipe en charge de la surveillance du jeune homme, réussissant à percer le secret de leur cachette en s’en prenant directement aux autres membres de Damoclès. L'affrontement entre Damoclès et Sherwood est imminente…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome confirme de manière éclatante le potentiel de cette série d'action-suspense haut de gamme, parachevant de manière brillante un premier diptyque haletant. Comme toujours le scénariste Joël Callède a tout mis en place pour surprendre le lecteur et lui offrir une belle séance d'évasion (la récente conclusion de Tatanka en est encore la preuve). Les rebondissements sont nombreux et savamment mis en scène, tandis que le passé des personnages, distillé par petites touches, apporte épaisseur au récit et crédibilité à l'intrigue. Le personnage d'Ely devient d'ailleurs central à la faveur de cet album. On commence à deviner les failles de son apparente cuirasse, certainement une clé des récits à venir. Pour cette série d'action et d’espionnage, on remarque que Callède oublie pour la première fois la noirceur ou le sordide de ses productions habituelles (Dans la Nuit, Haute Sécurité), au profit d'un suspens plus traditionnel, dans la lignée du maître Jean van Hamme (Largo Winch ou Lady S). Sur ce créneau, on a rarement été aussi proche. Le dessinateur Alain Henriet illustre tout cela d'un graphisme hyper pro, des encrages souples et maitrisés, extrêmement dynamiques, mis en valeur de manière équilibrée par la coloriste Usagi (madame Henriet à la ville). Allié à un découpage idoine, ce visuel efficace colle admirablement au récit. Les enchaînements calculés au millimètre démontrent une maitrise rare, qui donne à l'album une fluidité de best-seller. Si le prochain diptyque est du même tonneau et si les éditions Dupuis font un véritable effort de mise en place, Damoclès devrait s'imposer comme une série phare. En tout cas, les auteurs en ont le talent !