L'histoire :
Dans un futur proche, Londres est touchée par une forme de violence urbaine importée d’Amérique du sud : l’enlèvement contre rançon, souvent à grand renfort d’armes lourdes. Ely, Sean et Walter sont membres d’une même équipe de la société britannique Damoclès, spécialisée dans la protection rapprochée des grandes fortunes de la planète. Par exemple, lorsque la limousine d’un riche homme d’affaire se fait attaquer au bazooka par trois gangsters dans les rues de la capitale, ce sont Sean et Walter qui mordent la poussière à sa place ! Heureusement, ils sont équipés de combinaisons high-tech conçues par l’armée et s’injectent régulièrement une drogue, le « Blitz », qui accroit leur potentiel physique et leurs résistances naturelles. Après une séance d’entrainement intensive au sein de leur QG, ils sont tous trois appelés par la directrice. Cette dernière leur présente un petit nouveau, Radji, ancien membre du MI6, qu’ils doivent intégrer bon gré mal gré à leur équipe. Puis elle leur confie une nouvelle mission à hauts risques. En effet, des menaces ont été proférées à l’encontre de Saïd El-Ahmad, fils d’un milliardaire issu de l’industrie militaire. Or, ce dernier est l’un des principaux architectes de l’agence Damoclès – il a notamment conçu le Blitz ! Le groupe terroriste en question se nomme Sherwood, en hommage à Robin des bois, car eux aussi revendiquent de piller les riches pour redistribuer aux pauvres… Désormais amenés à côtoyer Saïd à chaque seconde de sa vie, les 4 membres de Damoclès doivent surtout supporter un parfait petit con qui claque tout le fric de son père en boîtes de nuit et plages tropicales…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Enchaînés, Tatanka, Haute sécurité ou Dans la nuit, le scénariste Joël Callède commence à être estampillé « thriller contemporain », option action haletante. Comme pour soigner cette réputation, le voilà au scénario de cette nouvelle série d’anticipation au long cours. Damoclès met en scène une équipe de gardes du corps « haut de gamme », chargés de la protection rapprochée des grosses fortunes de la planète. Le contexte d’anticipation sert ici essentiellement à trouver un climat de violence urbaine exacerbé (et justifie aussi le Blitz et les combinaisons de protection). Car pour le reste, les éléments de décor sont dérivés d’un avenir tellement proche, qu’il pourrait presque s’agir du présent. Dès lors cet épisode « d’exposition » nous présente les enjeux et les protagonistes, et plonge ces derniers dans une première mission qui ne trouvera son dénouement que dans le prochain tome, d’ores et déjà baptisé la rançon impossible. Vraisemblablement, les héros devraient remettre en question l’intégrité de leurs employeurs, au profit du groupe terroriste qu’ils sont censés combattre (l’esprit Robin des bois a toujours eu la côte) – à l’instar des agents de la série W.E.S.T.. Le dessin est quant à lui assuré par Alain Henriet (Golden cup, John Doe…), toujours maître de courbes réalistes élégamment encrées. Un résultat plaisant, soigné, classieux et détaillé, pour une entrée en matière prometteuse…