L'histoire :
Bonjour. Je suis un petit barbare tout malingre avec une gueule de looser pas croyable. Je suis le héros des jeux vidéo d’arcade auxquels joue furieusement un autre héros de BD, Kid Paddle. Sans un mot, ma vie n’est donc qu’un éternel recommencement : avancer sur le parcours, combattre les blorks (de répugnantes créatures boursouflées et baveuses), sauver la princesse (qui a une gueule de boudin pas croyable) et déjouer les pièges tarabiscotés et les coups fourrés que m’ont tendus les concepteurs de jeux. Je perds donc la partie en bas de chaque page, en général dans d’abominables conditions, pour mieux renaître frais et pimpant au début de la suivante. Ça vous dit, une petite partie ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous connaissez Kid Paddle ? Ce sont les aventures féroces d’un gamin qui joue aux jeux vidéo. Et bien Game Over, c’est un peu pareil, mais vu de l’intérieur : ce sont les aventures des personnages de jeux vidéo, maltraités par les idées loufoques des concepteurs de ces fichus jeux. A chaque fois, cela met en scène un petit héros tout chétif d’heroïc-fantaisy harcelé par les blorks et/ou bravant les pièges disséminés sur son parcours (en vain). Systématiquement, en bas de chaque planche le mot « fin » est remplacé par « Game Over », comprenez « le petit-héros-tout-chétif se fait rétamer ». La moitié du temps, c’est aussi la princesse dont il vient de conquérir le cœur (c’est d’ailleurs peut-être ça le plus cruel, vu sa tronche !) qui se fait éviscérer à sa place. Mais le résultat est le même : ça verse de manière jubilatoire dans le gore le plus burlesque (il y a souvent un œil qui gicle ou qui s’agglutine à la masse d’arme…). Les scénaristes sont également sans pitié pour les lecteurs, qui ont à peine le temps de respirer entre deux planches : sans aucun dialogue, les gags jouent à la perfection sur le cynisme, l’objectif nonsensique et l’impact visuel maximal de la chute. On n’avait pas eu droit à un tel florilège de cruauté gratuite et désopilante depuis les cultissîmes Idées noires de Franquin. Adultes, n’ayez aucune crainte de confier l’album aux plus jeunes : ils vont immédiatement adhérer et adorer !