L'histoire :
Autour d’une table, dans l’obscurité, quatre amis s’amusent à se faire peur, en se racontant chacun sa petite histoire plus ou moins paranormale, plus ou moins vécue. Pour l’un, un meuble qui a mystérieusement disparu au cours de la nuit, pour l’autre la vision d’un ovni dans le ciel, pour le troisième la prédiction d’une voyante qui s’est réalisée. Le quatrième ne la ramène pas trop : il se sent étranger à ces interprétations mystiques, qui ont, selon lui, toutes leurs explications.
Deux égyptologues dépoussièrent une stèle couverte de hiéroglyphes. Le plus vieux est stupéfait par ce qu’il découvre à côté des symboles traditionnels : la gravure d’un hélicoptère ! Il ignore que quelques milliers d’années plus tôt, le scribe Daskalidès était tout simplement le cancre de sa promotion.
Deux primatologues à la recherche du Bigfoot découvrent une trace suspecte dans le sol. Le plus capé des deux se moque du premier qui s’est interrogé un instant : il s’agit bêtement d’une empreinte de grizzly, un plantigrade. Et pour prouver la méprise, il dessine à côté la marque plausible pour un bigfoot, sensé appartenir à la famille des grands primates. La trace sera tellement représentative, que l’équipe suivante la prendra pour vraie et déclenchera un buz scientifico-médiatique… jamais contesté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Contrairement à toute attente, ce troisième opus d’Histoires à lunettes ne ressemble en rien aux deux précédents recueils, qui empruntaient le biais malin de calquer strictement leurs gags l’un sur l’autre (les chutes mises à part). Cette fois, plus questions des situations récurrentes des légistes, savants fous et autres amnésiques (ou à peine). Comme son nom l’indique, Crises de foi s’évertue à démystifier radicalement, et avec une bonne louche d’ironie, toutes les superstitions, croyances, anecdotes parapsychiques et autres excès de religions. Clarke et Midam sont de farouches cartésiens et ostensiblement, ils ne transigent pas avec ce point de vue. Voyantes, télékinésistes, radiesthésistes, fakirs, gourous, prédicateurs, témoins de phénomènes extraordinaires, de rencontres du troisième type ou de voyages astraux passent tous à la moulinette de leur humour… pas vraiment drôle, en fait. En choisissant de s’attaquer à ces charlatans, colporteurs modernes des mythes anciens, ils perdent aussi la clé de leur non-sens exquis. A l’époque où cela s’appelait Durant les travaux l’exposition continue (série initiale où étaient compilées ces tranches d’humour en vrac et qui s’est d’ailleurs arrêtée à 3 tomes), cela n’avait pas grand-chose à voir avec des travaux ou une exposition. Désormais, ça n’a que peu de rapport avec des lunettes…